Open Access
Issue
Med Sci (Paris)
Volume 39, Number 5, Mai 2023
Page(s) 429 - 436
Section M/S Revues
DOI https://doi.org/10.1051/medsci/2023058
Published online 23 May 2023

© 2023 médecine/sciences – Inserm

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Vignette (© Vincent Goffin).

Les pathologies prostatiques de l’homme vieillissant

La prostate est une glande masculine de la taille d’une noix, et dont le volume varie avec l’âge et les éventuelles maladies prostatiques. Sa localisation sous-vésicale et le fait qu’elle soit traversée par l’urètre au niveau de sa zone transitionnelle peuvent entraîner un retentissement urinaire lorsque cette zone particulière de la prostate est affectée ( Figure 1 ). C’est le cas de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), également appelée adénome de prostate, une atteinte bénigne qui altère néanmoins la qualité de vie de nombreux hommes après 50 ans [1]. Les traitements médicamenteux, tels que les alpha-bloquants, permettent une relaxation de l’urètre et du col vésical, sans cependant ralentir la progression de la maladie. En revanche, les inhibiteurs de la 5-alpha réductase (5ARI) [2], en inhibant la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (métabolite plus actif), entraînent une diminution du volume prostatique en réduisant la signalisation androgénique. En cas d’échec du traitement ou de complications liées à la progression de l’HBP, certains patients auront recours à la chirurgie de désobstruction prostatique.

thumbnail Figure 1.

Représentation schématique de l’anatomie de la prostate humaine et des différentes zones qui la constituent. L’HBP se développe au sein de la zone de transition, alors que la majorité des cancers surviennent dans la zone périphérique.

Le cancer se développe principalement à partir de la zone périphérique de la prostate ( Figure 1 ). Parmi les 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, la majorité sont au stade dit localisé, et près de 90 % d’entre eux seront guéris par chirurgie ou radiothérapie. Les stades localement avancés et métastatiques (diagnostiqués d’emblée ou liés à des récidives), quant à eux, nécessitent souvent l’association d’une irradiation prostatique et d’hormonothérapies intensifiées, parfois associées à de la chimiothérapie. Cette combinaison d’hormonothérapie de blocage de l’axe gonodatrope, dite de première génération, et d’hormonothérapies de nouvelle génération, comme l’enzalutamide (inhibiteur du récepteur des androgènes) ou l’abiratérone (inhibiteur de la biosynthèse des androgènes) [3], permet une déprivation androgénique profonde des cellules tumorales. Malgré l’augmentation de l’espérance de vie des patients grâce à ces nouvelles molécules freinant la progression tumorale [4-6], la résistance à la castration et la progression des métastases surviennent inéluctablement (dans les 12 à 36 mois en moyenne), conduisant à plus de 8 000 décès chaque année [7]. Récemment, une fraction particulière de cellules luminales a émergé comme un acteur potentiel de la résistance thérapeutique, tant dans l’HBP que dans le cancer prostatique.

Découverte des cellules luminales progénitrices dans la prostate de souris

Le tissu prostatique est constitué d’un compartiment glandulaire qui est soutenu par un stroma ( Figure 2 ). Alors que le cancer touche exclusivement le compartiment glandulaire, l’HBP peut affecter l’un et/ou l’autre de ces deux compartiments cellulaires [8]. Dans la prostate saine, les glandes sont constituées d’un épithélium pseudostratifié composé, outre quelques rares cellules neuroendocrines, d’une couche de cellules basales surmontées d’une couche de cellules luminales sécrétrices [9, 10]. Ces deux types de cellules épithéliales se distinguent par l’expression de marqueurs phénotypiques spécifiques, tels que les kératines (KRT) 5 et 14 pour les cellules basales, et les KRT 8 et 18 et le récepteur des androgènes (AR) pour les cellules luminales [11]. Cette composition cellulaire se retrouve aussi bien chez l’homme que chez le rongeur et, chez la souris adulte, des analyses de filiation cellulaire par traçage de lignage ont montré que les compartiments basal et luminal étaient capables de se régénérer indépendamment l’un de l’autre, ce qui suggère l’existence de cellules progénitrices unipotentes dans chacun des deux compartiments cellulaires [12-14].

thumbnail Figure 2.

Représentation schématique de l’histologie de la prostate. Le tissu prostatique se compose d’un compartiment stromal et d’un compartiment glandulaire. Le stroma contient des fibroblastes, des cellules musculaires lisses entourant les glandes, des cellules endothéliales, des cellules immunitaires résidentes et des cellules nerveuses. Les glandes se composent de cellules épithéliales (basales, luminales et de rares cellules neuroendocrines) qui peuvent être identifiées par l’expression de différents marqueurs, dont les plus fréquemment utilisés sont indiqués. Krt : kératines ; AR : récepteur des androgènes ; SYP : synaptophysine ; CgA : chromogranine A (figure adaptée de [39]).

Au cours de ces dernières années, les cellules progénitrices luminales ont suscité un intérêt croissant, notamment dans le contexte tumoral. Chez la souris, les tumeurs prostatiques ont en effet une origine préférentiellement luminale [15]. Chez l’homme, le cancer de la prostate a un phénotype quasi exclusivement luminal (les cellules tumorales exprimant la KRT 8), ce qui suggère que la récidive qui est observée sous hormonothérapie trouve son origine dans une fraction de cellules luminales tolérantes à la castration (résistant à l’hormonothérapie), et ayant des capacités souches/progénitrices.

La découverte, chez la souris, de cellules appelées CARN (pour castration-resistant NKX3.1-expressing cells) a contribué à alimenter cette hypothèse [16]. Ces cellules, qui expriment le marqueur luminal NKX3.1 (NK3 homeobox 1), demeurent détectables dans la prostate des souris castrées et sont capables de former des glandes lorsqu’elles sont greffées dans une souris hôte. Toujours chez la souris, d’autres cellules progénitrices ont, par la suite, été identifiées, sur la base de l’expression de différents marqueurs, tels que le répresseur transcriptionnel Bmi1, cKit/CD117 (mast/stem cell growth factor receptor), PROM1 (prominine 1), Ly6d (lymphocyte antigen 6 family member D) ou encore le facteur de transcription Sox2 (SRY-box transcription factor 2) (voir [17] pour les références et la discussion). Cependant, l’identification de ces cellules reposant le plus souvent sur l’expression d’un seul de ces marqueurs, utilisé pour le tri cellulaire ou en traçage de lignage, il s’avère très difficile de démontrer s’il s’agit de populations cellulaires distinctes ou (partiellement) chevauchantes (voir [17]).

Au cours de l’année 2020, cinq équipes internationales ont publié, sous forme « d’atlas », la composition cellulaire exhaustive de la prostate de souris, telle que définie in silico par séquençage d’ARN sur cellules uniques (scRNAseq) [18-22] (Figure 3). Alors que les cellules basales ségrégent dans une seule population cellulaire (ou cluster), ce qui souligne l’homogénéité de ce type cellulaire, le compartiment luminal s’avère plus hétérogène. La population majoritaire, constituée de cellules sécrétrices exprimant les marqueurs typiques des cellules luminales différenciées (Nkx3.1, Ar, Pbsn [probasine]), se subdivise en sous-populations distinctes selon le lobe de la prostate dont elles sont issues (la prostate de souris est constituée de quatre lobes). Ces études ont également identifié une population minoritaire de cellules luminales. Ces cellules sont peu différenciées, non sécrétrices (elles n’expriment pas les protéines sécrétées, comme la probasine ou Spink1 [serine protease inhibitor kazal type 1]) et sont enrichies en caractéristiques souches/progénitrices (gènes et fonctions ontologiques). Dans certaines études [19-21], les auteurs ont réussi à enrichir, par tri cellulaire, une population de cellules supposée correspondre à la population définie in silico comme « luminale progénitrice », et ont montré la capacité de ces cellules à générer des organoïdes, une propriété supposée refléter in vitro les capacités progénitrices des cellules mises en culture dans cet essai biologique.

thumbnail Figure 3.

Les cellules LSCmed correspondent à la population de cellules luminales progénitrices identifiée in silico par séquençage d’ARN sur cellules uniques. (A) Identification des différentes populations cellulaires épithéliales de la prostate de souris sauvages telles que définies in silico par Crowley et al. [20]. La population luminale progénitrice (LumP, n° 5 entourée d’un cercle rouge) représente une faible proportion de l’épithélium glandulaire. Elle se caractérise par une signature de 15 marqueurs commune aux cinq études scRNAseq réanalysées dans notre étude [23]. Cette population cellulaire définie in silico est la seule significativement enrichie en transcrits de la signature des cellules LSCmed [24], comme illustré par le « score LSCmed » élevé (B), le « violin plot » (C) et la « heatmap » (D). Les trois kératines typiques des cellules LSCmed (Krt4, Krt7 et Krt23) sont représentées (D). Parmi les 15 gènes de la signature des cellules luminales progénitrices définies in silico (A), 8 (représentés en gras) sont des marqueurs très significatifs des cellules LSCmed enrichies par tri cellulaire (niveau d’expression supérieur à 1,5 fois plus élevé que dans les autres populations cellulaires épithéliales, p < 0,05). Lum : cellules luminales issues des lobes prostatiques antérieur (LumA), dorsal (LumD), latéral (LumL) et ventral (LumV) (figure modifiée d’après [23]).

Néanmoins, cette population de cellules luminales progénitrices étant identifiée dans chaque étude par un nom et par des marqueurs (des transcrits) en partie distincts [17], nous avons examiné leur similarité en réanalysant l’ensemble des données transcriptomiques selon le même « pipeline » bioinformatique1 [23]. Cette analyse nous a permis d’identifier une signature composée de 15 gènes, exprimés par cette population cellulaire dans toutes les études de scRNAseq décrites plus haut (Figure 3). Parmi ces gènes communs, figure celui codant la KRT 4. Cela nous a interpellés car nous avions précédemment identifié la KRT 4 (ARNm et protéine) comme un marqueur spécifique d’une population cellulaire luminale qui s’avérait être distincte des cellules luminales différenciées, mais n’avait jusque-là jamais été caractérisée, car présente en très faible quantité dans la prostate de souris sauvages [24]. Nous avions réussi à enrichir cette population minoritaire par tri cellulaire, à l’aide de marqueurs spécifiques : Lin (lineage), Sca-1 (stem cell antigen-1) et CD49f (integrin alpha 6). En accord avec son profil de tri, nous avions dénommé ces cellules LSCmed (Lin-, Sca-1+, CD49f medium) [25] (Figure 4).

thumbnail Figure 4.

Profils de tri par cytométrie en flux représentatifs des cellules épithéliales (Lin-, EPCAM+) de prostates de souris sauvages, de souris Pb-PRL et de souris Pten-/- utilisant les marqueurs de surface SCA-1 et CD49F. Ces profils illustrent l’amplification des cellules LSCmed dans les contextes pathologiques, aux dépens de la population luminale différenciée, majoritaire dans la prostate saine (figure adaptée de [17]).

Les cellules LSCmed expriment les gènes codant des kératines luminales (Krt8) mais aussi ceux codant des kératines spécifiques (Krt4, Krt7). Elles se caractérisent par une signature particulière de 110 gènes [24] qui sont spécifiquement enrichis dans la population de progéniteurs luminaux telle que définie in silico par scRNAseq ( Figure 3 ), démontrant la correspondance de ces deux populations cellulaires [17, 23]. In vitro, les cellules LSCmed sont capables de former des sphéroïdes [25] et des organoïdes [26], mais aussi des structures glandulaires lorsqu’elles sont greffées dans une souris hôte [26]. Des études de traçage de lignage in vivo, utilisant le promoteur du gène Krt4, ont montré leur capacité progénitrice, lors d’expériences de castration/régénération chez la souris [21]. Certains arguments permettent de penser que ces progéniteurs unipotents Krt4 + correspondent aux cellules éponymes qui avaient été identifiées par traçage de lignage utilisant le promoteur de Krt8 [14] (pour discussion, voir [17]). Néanmoins, bien que cette population de cellules LSCmed enrichie par tri cellulaire soit, tout comme son alter ego définie in silico, qualifiée de « luminale progénitrice », seul un faible pourcentage d’entre elles (4 à 10 % selon les auteurs) sont effectivement capables de former des organoïdes [19, 20, 26, 27]. Cette faible proportion pourrait en partie refléter les limitations intrinsèques de ce type d’essai dit « facultatif » (car ne reflétant pas les propriétés progénitrices des cellules dans leur environnement naturel, in vivo) (voir [17, 28] pour discussion). Quoi qu’il en soit, l’identité moléculaire des cellules fonctionnellement progénitrices in vitro demeure inconnue, aucun marqueur ne permettant actuellement de les distinguer du reste du pool de cellules LSCmed.

Les cellules progénitrices luminales survivent à la castration

Bien que les cellules LSCmed expriment le récepteur des androgènes (AR), la signalisation androgénique y est intrinsèquement faible, suggérant leur androgéno-indépendance [24]. En accord avec cette hypothèse, la proportion de cellules LSCmed au sein du contingent de cellules épithéliales augmente chez les souris qui ont été castrées. Cette augmentation relative illustre la capacité intrinsèque de ces cellules à mieux résister à l’absence d’androgènes que d’autres types cellulaires épithéliaux dits androgéno-dépendants. Il a été proposé par l’équipe de Charles Sawyers (Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New York, États-Unis) qu’un phénomène de plasticité cellulaire contribuait de manière importante à l’enrichissement des cellules LSCmed (appelées L2 dans leur étude) après castration [19]. Selon leur modèle, une partie de la population luminale sécrétrice se transforme en population LSC med/ L2, avec un continuum phénotypique (moléculaire) passant progressivement de l’une à l’autre sur une durée de 28 jours. À ce stade, le processus inverse peut être induit par administration d’androgènes aux souris castrées. Ces données démontrent de manière très élégante qu’au-delà de définir une population cellulaire distincte et peu représentée dans la prostate saine, le profil moléculaire des cellules LSCmed sauvages correspond à un état de résistance à la castration, état que d’autres cellules luminales peuvent adopter de manière transitoire et réversible en l’absence d’androgènes.

Dans les modèles précliniques, plusieurs observations suggèrent que les cellules présentant un profil moléculaire LSCmed contribuent à la pathogenèse prostatique. Dans un modèle d’hyperplasie bénigne de la prostate (souris Pb-PRL surexprimant la prolactine dans l’épithélium luminal sous contrôle du promoteur du gène Pbsn), le contingent de cellules LSCmed est amplifié, de l’ordre de quatre à cinq fois ( Figure 4 ). Comme chez la souris sauvage, la proportion de cellules LSCmed augmente de l’ordre de deux à trois fois suite à la castration des souris Pb-PRL [24]. Les cellules LSCmed constituent, par ailleurs, plus de 80 % du contingent épithélial des tumeurs prostatiques induites par l’ablation du gène suppresseur de tumeurs Pten (phosphatase and tensin homolog) ( Figure 4 ). Ces cellules LSCmed Pten -/- sont capables de générer des organoïdes in vitro [23] et des structures tumorales lorsqu’elles sont greffées dans des souris hôtes [24]. Plus remarquable, ces propriétés persistent en absence d’androgènes, confirmant l’androgéno-indépendance intrinsèque des cellules LSCmed ([23] et résultats non publiés). La capacité des cellules LSCmed issues de souris Pten -/- castrées à former des tumeurs dans des souris hôtes elles-mêmes castrées, mime expérimentalement le contexte de la récidive tumorale chez les patients sous hormonothérapie.

Existe-t-il des cellules de type LSCmed dans la prostate humaine ?

Chez la souris, le profil moléculaire LSCmed caractérise donc un état de cellules épithéliales luminales capables de survivre à la castration, dont certaines sont dotées de propriétés progénitrices. Ces propriétés peuvent être intrinsèques (progéniteurs luminaux dans un contexte physiologique) ou acquises dans un contexte non physiologique par un phénomène de plasticité cellulaire. Celle-ci peut être induite par différents stimulus, comme la castration (discuté ci-dessus), la baisse de signalisation androgénique résultant de la signalisation constitutive impliquant PI-3 kinase (phosphoinositide 3-kinase)/Akt (protéine kinase B) en l’absence de PTEN [29], ou encore la voie de signalisation JAK (Janus kinase)/STAT (signal transducer and activator of transcription), activée en réponse à l’inflammation intra-prostatique [30]. Ces différents mécanismes s’avèrent particulièrement intéressants en regard des maladies prostatiques humaines. En effet, l’inflammation et les mutations du gène PTEN sont fréquentes, respectivement dans l’HBP et le cancer, et les thérapies reposent majoritairement sur l’inhibition de la signalisation androgénique. Afin d’étayer le rôle éventuel que pourraient jouer les cellules de type LSCmed dans l’échappement thérapeutique, il était donc nécessaire de vérifier l’existence de telles cellules dans la prostate humaine.

Dans son étude par scRNAseq publiée en 2018, l’équipe de Douglas Strand (The University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas, États-Unis) avait identifié quatre populations de cellules épithéliales dans la prostate humaine saine : à côté des cellules basales et luminales bien connues, il avait mis en évidence deux populations cellulaires jusque-là non décrites, qu’il appela « Club » et « Hillock », au vu des similarités de profil d’expression que ces cellules partageaient avec les cellules éponymes préalablement identifiées dans le poumon [31]. Dans le poumon, les cellules Club/Hillock ont été caractérisées comme des cellules dotées de propriétés régénératives [32]. L’analyse bioinformatique du transcriptome des cellules Club/Hillock prostatiques nous a permis de montrer qu’elles étaient fortement enrichies en transcrits caractéristiques des cellules LSCmed, suggérant que les cellules Club/Hillock de la prostate humaine saine correspondent aux cellules LSCmed de la prostate de souris sauvage [17, 23]. Les propriétés progénitrices et de résistance à la castration des cellules Club/Hillock n’ont cependant pas été démontrées expérimentalement, aucun protocole ne permettant actuellement de les isoler par tri cellulaire. Sur la seule base d’analyses bioinformatiques de trajectoires (RNA velocity) entre compartiments cellulaires définis in silico, une étude très récente suggère que les cellules Club et Hillock pourraient agir comme progéniteurs, respectivement des lignages luminal et basal [33]. Mais cela nécessite d’être confirmé expérimentalement.

Dans l’HBP, les cellules Club sont enrichies [22], ce qui fait écho à ce que nous avons observé pour les cellules LSCmed dans le modèle murin d’HBP (les souris Pb-PRL) ( Figure 4 ), et le traitement par les inhibiteurs de la 5-alpha réductase (5ARI) augmente encore leur prévalence. Une analyse de biologie spatiale a mis en évidence la distribution mutuellement exclusive des cellules Club et des cellules luminales dans l’HBP humaine sous 5ARI, suggérant que les cellules Club étaient potentiellement issues des cellules luminales par un phénomène de plasticité cellulaire induite par le traitement [34]. Cette conversion phénotypique pourrait être corrélée à un avantage sélectif (survie, prolifération), mais cela reste à démontrer.

En ce qui concerne le cancer prostatique, plusieurs études de scRNAseq très récentes ont permis de montrer l’existence de cellules Club au sein d’échantillons tumoraux (issus de prostatectomies), parfois même sous forme de sous-populations multiples, suggérant là encore des phénomènes de plasticité cellulaire [35, 36]. Néanmoins, de par la nature multifocale du cancer prostatique, les échantillons de prostatectomie contiennent toujours un certain contingent de glandes non tumorales. Afin de localiser ces cellules Club au sein du tissu prostatique, nous avons recherché dans une banque d’échantillons de cancers localisés (285 pièces de prostatectomies radicales) l’expression de la protéine KRT7, identifiée comme marqueur potentiel des cellules LSCmed/Club. De manière inattendue, cette protéine n’a été détectée, par immunofluorescence, que dans les glandes bénignes péri-tumorales, dites proximales, en bordure proche des foyers tumoraux. Cette expression dans le tissu bénin s’est néanmoins avérée de mauvais pronostic et corrélée à la survenue de métastases et d’une mortalité spécifique liée au cancer de la prostate dans cette cohorte [37]. Ces observations posent évidemment la question de l’identité moléculaire des cellules péri-tumorales KRT7+ (constituent-elles une sous-population particulière de cellules Club ?), et des mécanismes par lesquels elles pourraient contribuer à la progression tumorale tout en étant localisées dans le tissu péri-tumoral (interactions avec les cellules tumorales, avec le micro-environnement, rôle des cytokines et du système immunitaire, etc.). L’absence de cellules KRT7+ dans la tumeur pose tout autant question : reflète-elle une évolution phénotypique partielle des cellules Club/Hillock (perte de certains marqueurs, dont KRT7), ou l’absence réelle de ces cellules au sein du tissu tumoral ? Bien que l’enrichissement de marqueurs de cellules Club dans les organoïdes générés à partir de cellules tumorales prostatiques non triées [35] ne confirme pas cette dernière hypothèse, les limitations intrinsèques de cet essai (dont la différenciation cellulaire incomplète) ne permettent pas une extrapolation directe au contexte tumoral in vivo.

Perspectives

En l’état actuel des connaissances, envisager le ciblage thérapeutique des cellules LSCmed/Club apparaît donc comme pertinent pour entraver la progression des tumeurs prostatiques sous hormonothérapie, cela d’autant que l’état moléculaire LSCmed/Club pourrait constituer une étape intermédiaire vers la différenciation neuroendocrine fréquemment observée chez les patients sous hormonothérapie de nouvelle génération [30, 38]. Néanmoins, les mécanismes de régulation des cellules LSCmed/Club demeurent très mal connus. La plasticité des cellules épithéliales, révélée par les études récentes, constitue en outre une difficulté supplémentaire dans l’identification des cellules à éradiquer, tout autant que dans celle des voies moléculaires à cibler pour y parvenir. Quelques travaux récents soulignent l’importance de facteurs du microenvironnement tumoral dans ces régulations. Sur la base d’analyses bioinformatiques de tumeurs prostatiques humaines [30], différents facteurs solubles d’origine stromale ont été proposés comme régulateurs potentiels des cellules tumorales prostatiques, dont les facteurs de croissance IGF-1 (insulin-like growth factor-1) et HBEGF (heparin binding EGF-like growth factor) [33]. Nos travaux récents avaient déjà identifié les récepteurs de ces facteurs, respectivement IGF-1R et EGFR (epidermal growth factor receptor), ainsi que cMET (hepatocyte growth factor receptor), comme des régulateurs des capacités progénitrices et prolifératives des cellules LSCmed de souris Pten -/- dans les essais de formation d’organoïdes. Bien que la convergence de ces travaux, menés indépendamment, renforce la pertinence de ces cibles moléculaires (IGF1R, EGFR, cMET) autant que de la cible cellulaire (LSCmed/Club), la redondance fonctionnelle existant entre les voies de signalisation activées par ces récepteurs éteint toute perspective clinique, l’inhibition pharmacologique d’un seul d’entre eux pouvant être contournée par l’activation d’un des deux autres [23]. L’identification de la voie de signalisation JAK/STAT comme régulatrice de la plasticité des cellules prostatiques luminales était, quant à elle, évocatrice d’un dialogue avec le compartiment inflammatoire [30]. Les résultats prometteurs obtenus dans des modèles précliniques, suite à l’inhibition pharmacologique des voies de signalisation impliquant JAK/STAT et FGFR (fibroblast growth factor receptor), ouvrent la perspective d’interférer avec la plasticité des cellules luminales et de restaurer la sensibilité des cellules tumorales à l’enzalutamide, inhibiteur du récepteur des androgènes [30]. Enfin, des études in vitro de cellules LnCaP (lignée épithéliale prostatique tumorale) ont montré, d’une part, le rôle des voies de signalisation impliquant NRG1 (neuréguline-1), TP53 (tumor protein p53) et BMP2 (bone morphogenetic protein 2), dans l’acquisition de propriétés de cellules souches, de transition épithélio-mésenchymateuse et de tolérance à l’absence d’androgènes, et, d’autre part, les effets anti-tumoraux et anti-métastatiques d’inhibiteurs des voies de signalisation impliquant NRG1 et HER (human epidermal growth factor receptor) 2/3 dans des expériences de greffe de ces cellules chez la souris [38]. Démontrer qu’il en est de même dans le contexte tumoral prostatique humain in situ constitue le prochain défi.

Liens d’intérêt

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

Remerciements

Les auteurs remercient l’Institut National du Cancer (INCa_6672 et INCa_16077), la Ligue contre le cancer – comité de Paris (RS16/75-18, RS17/75-1, RS18/75-48, RS19/75-63, RS20/75-93, RS21/75-35), Foncer contre le cancer, l’Inserm, le CNRS et l’Université Paris Cité, pour le soutien de nos travaux de recherche sur le rôle des progéniteurs luminaux dans la progression du cancer prostatique. C. Dariane remercie l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), l’Institut Thématique Multi-Organismes (ITMO) Cancer, l’Association Française d’Urologie (AFU) et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour leur soutien financier (thèse et mobilité internationale).


1

Un pipeline bioinformatique correspond à une chaîne de traitement informatisé de données biologiques (séquences, variants, expression de gènes).

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Liste des figures

thumbnail Figure 1.

Représentation schématique de l’anatomie de la prostate humaine et des différentes zones qui la constituent. L’HBP se développe au sein de la zone de transition, alors que la majorité des cancers surviennent dans la zone périphérique.

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thumbnail Figure 2.

Représentation schématique de l’histologie de la prostate. Le tissu prostatique se compose d’un compartiment stromal et d’un compartiment glandulaire. Le stroma contient des fibroblastes, des cellules musculaires lisses entourant les glandes, des cellules endothéliales, des cellules immunitaires résidentes et des cellules nerveuses. Les glandes se composent de cellules épithéliales (basales, luminales et de rares cellules neuroendocrines) qui peuvent être identifiées par l’expression de différents marqueurs, dont les plus fréquemment utilisés sont indiqués. Krt : kératines ; AR : récepteur des androgènes ; SYP : synaptophysine ; CgA : chromogranine A (figure adaptée de [39]).

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thumbnail Figure 3.

Les cellules LSCmed correspondent à la population de cellules luminales progénitrices identifiée in silico par séquençage d’ARN sur cellules uniques. (A) Identification des différentes populations cellulaires épithéliales de la prostate de souris sauvages telles que définies in silico par Crowley et al. [20]. La population luminale progénitrice (LumP, n° 5 entourée d’un cercle rouge) représente une faible proportion de l’épithélium glandulaire. Elle se caractérise par une signature de 15 marqueurs commune aux cinq études scRNAseq réanalysées dans notre étude [23]. Cette population cellulaire définie in silico est la seule significativement enrichie en transcrits de la signature des cellules LSCmed [24], comme illustré par le « score LSCmed » élevé (B), le « violin plot » (C) et la « heatmap » (D). Les trois kératines typiques des cellules LSCmed (Krt4, Krt7 et Krt23) sont représentées (D). Parmi les 15 gènes de la signature des cellules luminales progénitrices définies in silico (A), 8 (représentés en gras) sont des marqueurs très significatifs des cellules LSCmed enrichies par tri cellulaire (niveau d’expression supérieur à 1,5 fois plus élevé que dans les autres populations cellulaires épithéliales, p < 0,05). Lum : cellules luminales issues des lobes prostatiques antérieur (LumA), dorsal (LumD), latéral (LumL) et ventral (LumV) (figure modifiée d’après [23]).

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thumbnail Figure 4.

Profils de tri par cytométrie en flux représentatifs des cellules épithéliales (Lin-, EPCAM+) de prostates de souris sauvages, de souris Pb-PRL et de souris Pten-/- utilisant les marqueurs de surface SCA-1 et CD49F. Ces profils illustrent l’amplification des cellules LSCmed dans les contextes pathologiques, aux dépens de la population luminale différenciée, majoritaire dans la prostate saine (figure adaptée de [17]).

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