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Med Sci (Paris)
Volume 41, Number 4, Avril 2025
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Page(s) | 346 - 354 | |
Section | M/S Revues | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2025047 | |
Published online | 28 April 2025 |
Hépatite E: Au cœur de la maladie et de la prévention
Hepatitis E: Epidemiology, pathology and prevention
INSERM U1259 MAVIVHe, Université de Tours et CHRU de Tours, Tours, France
Le virus de l’hépatite (HEV) est une des principales causes d’hépatites aiguës. Les génotypes 1 et 2 du HEV sont associés à des épidémies à transmission oro-fécale, avec un risque d’hépatite fulminante chez la femme enceinte. Les génotypes 3 et 4 sont transmis principalement par la viande de porc mal cuite. Chez les patients immunocompétents l’évolution de l’infection est le plus souvent spontanément résolutive. Les principales complications sont observées chez les patients immunodéprimés avec une hépatite chronique ou des atteintes extra-hépatiques. La prévention repose sur les mesures d’hygiène pour les personnes à risque et l’accès à l’eau potable pour l’ensemble des populations. Un vaccin recombinant, basé sur la capside du HEV, est en cours de validation par l’Organisation mondiale de la santé.
Abstract
Hepatitis E virus (HEV) is a major cause of acute hepatitis. HEV genotypes 1 and 2 are associated with oro-faecal epidemics and fulminant hepatitis in pregnant women. HEV genotypes 3 and 4 are a zoonosis transmitted by uncooked pork. Infection is usually spontaneously resolutive. Chronic hepatitis may occur in immunocompromised patients. Extrahepatic disease is also possible. Prevention is based on hygiene, especially in high-risk patients, and access to safe drinking water for all. A recombinant vaccine against HEV has been developed and is currently being validated by the WHO.
© 2025 médecine/sciences – Inserm
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Vignette (© BioRender).
Le virus de l’hépatite E (HEV), Paslahepevirus balayani, est responsable d’une infection zoonotique émergente. Avec les autres virus hépatiques (hépatites A, B et C) il représente une des principales causes connues d’hépatite aiguë dans le monde. Le HEV est un virus quasienveloppé à ARN simple brin [1]. L’infection par le HEV est le plus souvent asymptomatique mais peut être associée à un tableau clinique d’hépatite aiguë [2]. Des complications peuvent être observées chez la femme enceinte ou chez le patient immunodéprimé [3]. En France, la prévention repose sur une cuisson suffisante des aliments, ainsi que sur le respect des recommandations contre les maladies à transmission oro-fécale pour les voyageurs.
Les dernières découvertes concernant le cycle infectieux et les modèles d’étude du virus HEV ont récemment fait l’objet d’un article de synthèse [1] (→).
(→) Voir m/s n° 12, 2018, page 1071
Cette revue vient le compléter avec une description de l’épidémiologie, de la pathologie, et de la prévention contre l’hépatite E.
Épidémiologie, transmission et réservoirs
Le virus HEV appartient à la famille des Hepeviridae. Cette famille regroupe des virus à ARN simple brin de polarité positive qui infectent les mammifères et les oiseaux (Orthohepevirinae) ou les poissons (Parahepevirinae). La sous-famille des Orthohepevirinae est divisée en 4 genres : Paslahepevirus (mammifères), Rocahepevirus (rongeurs), Avihepevirus (oiseaux) et Chirohepevirus (chauve-souris). Le virus de l’hépatite E (Paslahepevirus balayani, anciennement Orthohepevirus A) infecte à la fois l’être humain, les suidés (porc, sanglier) ainsi que d’autres mammifères comme le chameau. Le virus HEV comprend huit génotypes (1 à 8) dont les 4 principaux (1 à 4) sont responsables de la grande majorité des infections chez l’Homme. Les génotypes 1 et 2 du HEV, à tropisme strictement humain, sont retrouvés principalement dans les régions à faible ou moyen niveau de revenus (Asie, Afrique) (Figure 1). Ils sont responsables d’épidémies à transmission oro-fécale [4] et sont particulièrement pathogènes pour la femme enceinte [5]. Les génotypes 3 et 4 sont principalement retrouvés dans les pays à haut niveau de revenus. Ils sont responsables de cas sporadiques par transmission zoonotique, via la viande de porc ou de gibier insuffisamment cuite [6].
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Figure 1 Distribution mondiale des génotypes du virus HEV chez l’être humain. Les couleurs indiquent la distribution des génotypes zoonotiques (HEV-3 et 4) et des génotypes à transmission oro-fécale interhumaine (HEV-1 et 2). Carte créée avec Datawrapper, d’après [4]. |
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus HEV est responsable de 20 millions d’hépatites E aiguës chaque année dont 3,3 millions d’hépatites aiguës symptomatiques et 44 000 décès [7]. L’incidence et la morbidité associées aux infections à HEV-1 et -2 sont probablement sous-estimées [8]. La prévalence des anticorps anti-HEV, marqueurs d’une infection antérieure, est plus élevée dans les pays à bas niveau de revenus (30 %) que dans les pays à haut niveau de revenus (9 %) [9]. On peut noter une hétérogénéité de la séroprévalence entre les pays développés d’une même région (entre 14 et 20 % en France, contre 9 % en moyenne en Europe) et également au sein d’un même pays [10]. Les régions du sud de la France sont particulièrement touchées [10]. Ces observations pourraient s’expliquer par des habitudes alimentaires et/ou par une exposition variable au virus présent dans l’environnement [10].
Dans les pays à haut niveau de revenu, notamment en Europe, la quasi-totalité des cas d’hépatite E est autochtone et est associée au génotype 3 (HEV-3) d’origine porcine [10] (Figure 1). Les cas d’hépatite E aiguë symptomatiques (HEV-3) sont principalement observés chez des personnes de plus de 50 ans [11]. L’hépatite E est désormais la première cause d’hépatite virale aiguë en France avec 2 987 cas rapportés au centre national de référence des hépatites en 2022, devant le virus de l’hépatite A et le virus de l’hépatite B.
Le principal facteur de risque de transmission du virus HEV-3 est la consommation de viande de porc ou de gibier (sanglier, cerf) insuffisamment cuits [6, 10] (Figure 2). Certains produits carnés sont particulièrement à risque de transmission, comme les saucisses de foie de porc (dont les figatelli1), les pâtés de foie de porc et les quenelles de foie, ainsi que, en moindre mesure, dans les foies de porc séchés [12]. La transmission a lieu également dans les milieux professionnels au contact des animaux ou de leur carcasse [12]. L’infection est asymptomatique et fréquente chez le porc.
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Figure 2 Réservoirs et voies de transmission du virus HEV dans les pays industrialisés. Transmission du HEV par consommation de viande de porc mal cuite (HEV-3&4), ou à partir de l’environnement contaminé (HEV-1&2 principalement) par du HEV d’origine humaine ou porcine. Figure créée avec BioRender. |
L’eau et les coquillages pourraient également jouer un rôle dans la transmission du HEV-3 [6, 10, 13]. La consommation d’huitres a également été associée à un risque d’infection par le virus HEV [6] et des cas de transmission par de l’eau contaminée ont été décrits en France [13]. L’ARN du virus HEV a été retrouvé dans les eaux usées et dans les rivières en Europe. Le virus semble résister à la chaleur, aux rayonnement UV et aux détergents [14, 15].
La transmission du virus HEV-3 par le sang est également bien documentée, notamment chez les patients immunodéprimés [16].
L’être humain peut également être infecté par le virus HEV du rat, Rocahepevirus ratti (anciennement Orthohepevirus-C) par une voie de transmission encore inconnue. Des cas sporadiques ont été décrits en Asie, au Canada et en Espagne. La plupart des patients étaient immunodéprimés et ont évolué vers une hépatite E chronique, avec parfois des formes extra-hépatiques, et ont répondu positivement à un traitement par la ribavirine2. Le virus HEV du rat est détecté dans la majorité des prélèvements d’eaux usées en Europe mais il circule peu voire pas chez l’être humain [17]. Ce virus ne partage que 50 % d’homologie de séquence avec le virus HEV humain. Il n’est donc pas détecté par les tests PCR HEV utilisés en diagnostic médical et n’est pas neutralisé par les anticorps vaccinaux [18].
Le large réservoir animal du virus HEV et la diversité des modes de transmission soulignent l’importance d’une approche One Health (une seule santé) intégrant les aspects humains, animaux et environnementaux pour la recherche et la prise en charge de cette infection.
Pathogénèse de l’hépatite E
Le virus de l’hépatite E est un virus non cytopathique, la pathogénèse est principalement liée à la réponse immunitaire (innée et adaptative).
Réponse immunitaire innée
La première ligne de défense contre le virus HEV est l’immunité innée. Cette réponse débute par la détection du virus HEV par des pattern recognition receptors (PRR), notamment RIG-I (Retinoic acid-inducible gene I), MDA5 (Melanoma differentiation-associated gene 5) et TLR3 (Toll-like receptor 3) [19, 20]. L’activation de ces senseurs par le virus HEV déclenche une cascade de signalisation qui aboutit à l’induction d’une réponse interféron (IFN). Différents modèles in vitro, notamment la lignée cellulaire HepG2 [21] et des hépatocytes primaires [21], ont montré une réponse IFN de type III (IFN-λ) après infection par le virus HEV. In vivo, des taux élevés d’IFN-λ3 ont été observés au cours de l‘hépatite E aiguë, avant de décroître lors de la résolution, suggérant un effet antiviral de l’IFN-λ3 [22]. Dans différents modèles cellulaires, le niveau de réplication du virus HEV est inversement corrélé au niveau d’expression de l’IFN-λ, ce qui tend à confirmer cette observation [21, 22]. L’infection par le virus HEV semble toutefois persister à un bas niveau dans des modèles d’hépatocytes in vitro, malgré une production continue d’IFN-λ. Le rôle de l’IFN de type III dans la pathogénèse de l’hépatite E reste donc à préciser.
La réponse IFN à l’infection par le virus HEV entraîne l’activation de l’expression de nombreux gènes de réponse à l’IFN (ISG : interferon stimulated gene), notamment, ISG15, IFIT1 (Interferon induced protein with tetratricopeptide repeats 1), RSAD2 (Radical S-adenosyl methionine domain containing 2) et CXCL10 (C-X-C motif chemokine 10) dans différents modèles hépatocytaires humains in vitro (HepG2, hépatocytes primaires et HepaRG) [21, 23]. Une partie de ces ISG est également surexprimée dans le foie (en modèle porcin) lors d’une infection aiguë (CXCL10) [23] ou chronique (MX1 [MX dynamin like GTPase 1], IFIT1) [24], ainsi que dans le sang des patients chroniquement infectés (notamment, CXCL10, MX1 ou IFIT1) [25]. Pour certains de ces facteurs produits par les ISG, un effet antiviral sur le virus HEV a été décrit. C’est le cas notamment, du facteur IFIT1 qui inhibe la traduction de l’ARN viral, entrainant une diminution de la réplication du virus HEV [26]. Il est intéressant de noter que le virus HEV a développé des mécanismes d’échappement à de nombreuses voies de la réponse immunitaire innée [20]. On peut notamment, citer l’inhibition de la protéine IFIT1 par la polymérase du virus HEV [26], de RIG-I par l’ORF1 (open reading frame 1) du HEV [27] ou encore l’inhibition de IRF3 par l’ORF2 du virus HEV [20].
Réponse immunitaire adaptative
Après une infection par le virus HEV, les anticorps spécifiques IgM et les IgG sont produits à des moments différents [28]. Les IgG sont détectables environ deux semaines après l’infection, alors que les IgM apparaissent dès le début des symptômes. Les IgG persistent pendant 8 à 30 ans après infection ou vaccination [29, 30], tandis que les IgM persistent pendant 16 à 32 semaines puis deviennent indétectables [28]. Des lymphocytes B mémoires spécifiques du virus HEV persistent pendant plusieurs années [30]. Cette immunité diminue le risque d’infection par le virus HEV et réduit la fréquence et la sévérité des symptômes [31].
Une réponse cytotoxique spécifique du virus HEV est également induite suite à l’infection. Des lymphocytes T CD8+ cytotoxiques circulants spécifiques du virus HEV apparaissent et persistent pendant plusieurs années [32]. Au cours de l’hépatite E aiguë, un infiltrat de lymphocytes T CD8+ spécifiques de l’ORF2 du virus HEV a été observé dans le foie. Cette réponse T CD8+, qui est dirigée contre des épitopes immunodominants de l’ORF2 du virus HEV, pourrait contribuer à la résolution de l’hépatite E aiguë [32]. Au cours de l’hépatite E chronique, une réponse T CD8+ spécifique du virus HEV est également induite mais elle est moins intense et elle n’est pas dirigée contre les épitopes immunodominants de l’ORF2. De plus, cette réponse est associée à un phénomène d’épuisement des lymphocytes T (CD127- PD1+) [32]. Un traitement par le tacrolimus, un puissant immunosuppresseur qui cible les lymphocytes T, a été associé à une évolution vers la chronicité [33, 34]. Enfin, chez une minorité de patients, des mutants d’échappement à la reconnaissance par le complexe majeur d’histocompatibilité HLA (Human Leukocyte Antigens) ont été décrits dans l’ORF2 du virus HEV [32]. Ces éléments soulignent l’importance de la réponse cellulaire cytotoxique dans le contrôle de l’infection [32].
Tableau clinique de l’hépatite E
L’infection débute par une période d’incubation d’environ 30 jours [2], suivie, le plus souvent, d’une phase asymptomatique. Cependant, 5 à 30 % des personnes infectées développent une hépatite ictérique3 aiguë qui persiste pendant 2 à 6 semaines et qui est précédée d’une phase prodromique4 d’une semaine. Ces prodromes peuvent être de la fièvre, des nausées, des vomissements ou un malaise [2]. La phase ictérique est caractérisée par une coloration brune des urines et une décoloration des fèces, associés à une cytolyse hépatique (augmentation des transaminases et de la bilirubine circulantes).
Chez certains patients, la réponse immunitaire est inadaptée et l’hépatite E aiguë peut se compliquer avec une insuffisance hépatique (hépatite fulminante chez 0,5 à 4 % des patients). C’est notamment le cas chez la femme enceinte infectée par le virus HEV de génotype 1 ou – 2 [5], et chez les patients avec une pathologie hépatique préexistante [35].
Chez le patient immunodéprimé, la réponse immunitaire est inefficace et elle peut conduire à une hépatite chronique. Enfin, l’infection par le virus HEV est associée à un risque de complications extra-hépatiques [36] et de décompensation de pathologies hépatiques sousjacentes [2].
Complications et atteintes extra-hépatiques
Après infection par voie orale, le virus HEV se réplique dans l’épithélium intestinal avant d’atteindre le foie, son site principal de réplication [1]. L’infection des hépatocytes aboutit à la libération de particules virales dans le sang et à la dissémination du virus vers d’autres organes, notamment le tractus digestif [37], le rein [38], le système nerveux central [39], le placenta [40] et le système reproducteur [2, 36] (Figure 3). La réplication du virus, et la réponse immunitaire associée à l’infection, peuvent être à l’origine d’atteintes extra-hépatiques. Ces complications ont été observées principalement avec les génotypes 1 et 3, aussi bien dans le contexte d’une hépatite E aiguë que chronique (avec ou sans symptômes).
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Figure 3 Principaux sites de réplication et atteintes extra-hépatiques du virus HEV. L’infection par le HEV peut être associée à des atteintes extra-hépatiques avec une réplication du HEV dans les tissus. Figure créée avec BioRender. |
L’hépatite E chronique
Les patients immunodéprimés, notamment ceux qui ont reçu une transplantation d’organes solides ou de cellules souches hématopoïétiques, sont particulièrement vulnérables face à l’infection par le virus HEV. L’incidence de l’infection par le virus HEV dans cette population varie entre 0,3 et 3,2 cas/100 personnes par année [33]. L’infection est le plus souvent asymptomatique (70 % des cas) [33, 34]. La principale anomalie biologique est une cytolyse hépatique modérée (élévation des transaminases ALAT (alanine aminotransferase), médiane < 300 UI/L) détectée lors du suivi systématique post-greffe. La recherche de l’ARN du virus HEV par PCR permet de poser le diagnostic. L‘évolution la plus fréquente est l’hépatite E chronique (chez 47 à 66 % des patients), avec un risque de fibrose sévère et de cirrhose5 [3, 34]. L’hépatite E chronique chez le patient immunodéprimé a été décrite principalement en Europe mais aussi aux États-Unis et au Japon, et est associée au génotype 3 (zoonotique) qui est le génotype majoritaire dans ces régions [9]. Dans une moindre mesure, le génotype 4 en Chine a également été associé à cette complication [41]. À noter que cette infection chronique a été récemment redéfinie comme étant caractérisée par une réplication du virus HEV persistante pendant plus de 3 mois dans le sérum et/ou les selles (contre 6 mois précédemment) [42].
La prise en charge de l’hépatite E chronique est relativement limitée car elle repose, en première intention, sur une réduction de l’immunosuppression, avec seulement 30 % de réponse virologique. En seconde intention, un traitement par ribavirine permet d’obtenir une réponse virologique chez 90 % des patients mais au prix d’un risque important d’anémie [33, 42].
Hépatite E et grossesse
Le génotype 1 du virus HEV, circulant en Asie et en Afrique, est associé à un risque d’hépatite E aiguë particulièrement élevé chez la femme enceinte, qui est caractérisée par un risque anormalement élevé d’hépatite fulminante et de décès (20 à 30 % si l’infection par le virus HEV a lieu au 3e trimestre de la grossesse) [5]. L’hépatite E au cours de la grossesse est également associée à un risque élevé de complications obstétricales (fausse-couche, mort fœtale et prématurité) et de transmission verticale au nouveau-né pouvant entraîner une hépatite aiguë parfois sévère [5].
Le pouvoir pathogène du virus HEV de génotype 1 sur le placenta a été confirmé in vitro [43]. Comparé au virus HEV-3, le virus HEV-1 se réplique plus efficacement dans le placenta, produit plus de virions et entraîne plus de dégâts tissulaires [43]. Ce pouvoir pathogène spécifique serait dû, en partie, à la protéine ORF4, produite uniquement par le virus HEV-1. ORF4 interagit avec de nombreuses protéines humaines et son expression stimule la réplication virale [44]. La réponse immunitaire contribue également à la pathogénèse de l’hépatite E au cours de la grossesse avec des taux élevés d’expression de TNF-α, d’IL-6 et d’IFN-γ, positivement corrélés au niveau de la charge virale et aux marqueurs hépatiques tels que la bilirubine sérique et le temps de prothrombine6 [5].
Atteintes neurologiques
L’infection par le virus HEV peut être associée à des complications neurologiques dont les plus fréquentes sont le syndrome de Guillain-Barré et le syndrome de Parsonage-Turner7 [2, 36]. Plus rarement, d’autres atteintes peuvent être observées, comme des méningites, des méningo-encéphalites et des neuropathies. La plupart des cas ont été décrits en Europe ou en Asie et étaient associés au génotype 3 (rarement au génotype 1), avec une atteinte hépatique minime ou absente [2, 36].
Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte autoimmune du système nerveux périphérique entrainant une faiblesse musculaire et des paresthésies8 qui progressent rapidement dans les membres, mais qui sont le plus souvent spontanément résolutives. Les facteurs déclenchants les plus fréquents sont une infection respiratoire ou une diarrhée mais parfois aucune cause n’est retrouvée.
Les atteintes neurologiques au cours de l’infection par le virus HEV sont plus fréquemment observées chez les patients immunocompétents que chez les patients immunodéprimés, sans détection de virus dans le liquide cérébro-spinal [45]. Ces éléments soutiennent l’hypothèse d’une réponse auto-immune post-infectieuse par mimétisme moléculaire, comme décrit pour les autres causes du syndrome de Guillain-Barré. La détection d’anticorps anti-gangliosides chez certains patients infectés par le virus HEV conforte cette hypothèse [36].
Le virus HEV possède toutefois un tropisme neurologique et joue probablement un rôle direct dans la pathogénèse, notamment chez les patients immunodéprimés. Chez ces derniers, les complications neurologiques sont fréquemment associées à la détection du virus dans le liquide cérébro-spinal. Des variants viraux spécifiques, non retrouvés dans le sérum, y ont été identifiés [2, 36]. Des études complémentaires in vitro ont confirmé la capacité du virus à traverser la barrière hémato-encéphalique via une altération des jonctions serrées et à se multiplier dans les cellules du système nerveux central, notamment les cellules endothéliales et les neurones [2, 36]. Le virus HEV a été retrouvé dans le cerveau de cochons infectés par voie intraveineuse et a été associé à une inflammation et à une destruction comparable aux lésions observées chez l’être humain [39].
Autres atteintes extra-hépatiques
L’infection par le virus HEV peut se compliquer par des atteintes rénales, notamment de glomérulonéphrite chez certains patients (8 %). Cette inflammation du glomérule rénal est caractérisée par une élévation du taux de créatinine, par une hypertension artérielle, une hématurie et une protéinurie [2, 36]. Elle est aussi parfois associée à une cryoglobulinémie, définie par la présence d’anticorps anormaux qui précipitent au froid (cryoprécipités) et qui entraînent des complications vasculaires, neurologiques et rénales avec des douleurs articulaires et un purpura9 [2, 36]. Le virus HEV semble jouer un rôle dans la formation des cryoglobulines car l’ARN viral est retrouvé dans les cryoprécipités. De plus, une régression des symptômes est observée lors de la clairance virale.
Le virus HEV pourrait également exercer un effet pathogène direct sur le rein. Plusieurs modèles animaux (cochons, lapins et singes) ont montré que le virus HEV est capable de se répliquer dans le rein et qu’il est associé à des lésions histologiques caractérisées par un infiltrat lymphocytaire inflammatoire [41]. Plusieurs éléments tendent à conforter cette hypothèse chez l’être humain. L’ARN et l’antigène ORF2 du virus HEV, associés à un infiltrat inflammatoire, ont été mis en évidence dans des biopsies rénales réalisées chez des patients transplantés rénaux infectés par le virus HEV [46]. Par ailleurs, du virus infectieux a été retrouvé dans l’urine de patients chroniquement infectés par le virus HEV [41].
Autres complications
Une autre complication plus rare de l’infection par le virus HEV est la pancréatite aiguë [47]. Les mécanismes proposés sont une réaction immunitaire contre les cellules pancréatiques (par mimétisme moléculaire ou en réaction à l’infection) ou une obstruction de l’ampoule de Vater10, bloquant l’écoulement du canal pancréatique [47].
Le virus HEV a également été associé à des complications hématologiques. L’infection par le virus HEV peut être associée à une thrombopénie, comme c’est le cas pour de nombreuses autres infections (VIH, Hépatite C, Helicobacter pylori, etc.) [48]. Les mécanismes pourraient être similaires à ceux qui sont associés aux autres infections : une diminution de la production de plaquettes dans la moelle osseuse, une destruction ou une séquestration périphérique des plaquettes dans le contexte de l’inflammation. Des anémies, notamment des anémies hémolytiques (destruction périphérique) ou des anémies aplasiques (atteinte des précurseurs de la moelle osseuse) ont également été décrites.
Enfin, l’infection par le virus HEV pourrait avoir un impact sur le système reproducteur. Le virus a été retrouvé dans le sperme de patients chroniquement infectés et a été associé à une atteinte des spermatocytes chez le singe [36]. Le virus HEV ne semble toutefois pas associé à une diminution de la fertilité car l’ARN du virus est indétectable dans le sperme de nombreux patients infertiles en Chine et en Europe [36].
Prévention
La prévention en France repose sur les recommandations classiques pour les maladies à transmission alimentaire, zoonotique et oro-fécale (Figure 4). Il est ainsi recommandé de se laver les mains avec du savon après le passage aux toilettes, après le contact avec des animaux ou avant de préparer les repas. Il faut également veiller à cuire à cœur tous les aliments destinés à être consommés et respecter les consignes de cuisson figurant sur l’étiquette des produits. Enfin, il ne faut pas consommer d’eau non traitée issue d’un puits ou d’un torrent.
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Figure 4 Prévention des infections par le virus HEV. La prévention contre les infections par le HEV en France repose principalement sur la cuisson à cœur de la viande de porc et de gibier. La prévention des cas importés repose sur le suivi des recommandations aux voyageurs sur les risques entériques (hygiène des mains, de l’eau et des aliments). Figure créée avec BioRender. |
Les recommandations spécifiques pour la prévention de l’hépatite E sont la cuisson à cœur (71 °C pendant 20 minutes) des aliments à base de foie de porc. Un étiquetage a été mis en place en 2009. Ces conseils s’appliquent aussi au gibier (sanglier et cerf). Il est à noter que le séchage de la viande est inefficace pour inactiver le virus [49]. Les populations à risque (femmes enceintes ou personnes immunodéprimées) doivent éviter de consommer ces produits, même cuits. Les préparations cuites à cœur ne sont pas à risque (jambon blanc, pâtés). Des recommandations complémentaires précisent les mesures d’hygiène à adopter dans les différents milieux professionnels en contact avec des animaux ou des carcasses [49].
La prévention de la transmission du HEV par le sang repose, depuis mars 2023, sur un dépistage de l’ARN du virus HEV généralisé à tous les dons de sang, d’organe et de cellules souches hématopoïétiques. Aucune transmission nosocomiale par le virus HEV n’a été décrite depuis cette date.
Pour le voyageur, la prévention repose sur les mesures d’hygiène liées au péril fécal. Elles correspondent à l’hygiène des mains décrite ci-dessus, la consommation d’eau potable (bouteille ouverte devant soi ou rendue potable par ébullition) en évitant les glaçons, glaces, crudités, jus de fruits frais et coquillages crus. De manière générale, il faut privilégier les aliments bien cuits et, les produits laitiers pasteurisés.
La prévention contre l’hépatite E et ses complications dans le monde repose en priorité sur l’accès à l’eau potable et sur la bonne gestion des eaux usées pour tous, tel que défini dans le programme de développement durable des Nations unies en 2015. Les efforts réalisés ont permis de donner un accès à l’eau potable à 74 % de la population mondiale en 2022, contre 62 % en 2000 [50]. Ces efforts sont toutefois encore insuffisants pour atteindre les objectifs fixés. Face à ce constat, d’autres approches complémentaires de prévention, telles que la vaccination, doivent être envisagées.
Il existe un vaccin contre le virus HEV (Hecolin, Xiamen Innovax Biotech Co., Ltd) commercialisé en Chine (2011) et au Pakistan. C’est un vaccin recombinant comprenant une forme tronquée de 239 acides aminés de la capside du virus HEV de génotype 1 (HEV239 : aa 394-606), produite par des bactéries [51]. Ce vaccin prévient l’infection contre le virus HEV-1 et le virus HEV-4 chez la souris et le primate non humain [51]. Cette forme tronquée de la capside a la propriété de s’auto-assembler en particules de 23 nm de diamètre fortement immunogènes, induisant une forte réponse T et une activation directe des lymphocytes B [51]. En 2010, les essais cliniques de phase III ont confirmé, dans un schéma à 3 doses, l’efficacité vaccinale à 1 an (100 %), à 4 ans (87 %) et à 10 ans (83 %) et la bonne tolérance du vaccin pour prévenir l’hépatite E symptomatique chez les sujets âgés de 16 à 65 ans [29, 52, 53].
Cet essai clinique a également montré la capacité du vaccin à induire une protection croisée contre le virus HEV de génotype 4, circulant en Chine. Ces résultats, associés à l’existence d’un sérotype unique de virus HEV, et à des études cliniques récentes, confortent l’hypothèse d’une protection vaccinale croisée contre les 4 génotypes de HEV (– 1, – 2, – 3, – 4) [29, 54].
Une campagne de vaccination anti-HEV a eu lieu en 2022 au Soudan dans un camp de réfugiés, dans le contexte d’une flambée épidémique de HEV. Cette campagne de vaccination contre le virus HEV a concerné les personnes âgées de 16 ans à 40 ans, incluant les femmes enceintes. L‘efficacité vaccinale de cette campagne n’est pas encore connue, mais elle a permis d’obtenir une bonne couverture vaccinale (de 86 % à 1 dose à 58 % à 3 doses). L’acceptabilité et la tolérance du vaccin étaient bonnes. Le vaccin n’a été associé à aucun risque fœtal chez les femmes enceintes [55]. Cependant, des résultats discordants ont été observés dans un essai clinique réalisé au Bangladesh, où une augmentation du risque de fausse couche a été notée [54, 56]. Ce risque devra être pris en compte et analysé plus précisément lors de futures campagnes de vaccination [57].
Il reste des freins à l’utilisation de ce vaccin car il manque des données pour les personnes de moins de 16 ans, ainsi que pour les personnes âgées ou immunodéprimées, et également concernant l’efficacité du vaccin vis-à-vis des autres génotypes viraux [58, 59]. Il est également nécessaire de valider des schémas vaccinaux (schéma court, co-vaccination) et des stratégies logistiques (stock vaccinal et conservation) adaptées à une campagne de vaccination « réactive » en cas d’épidémie [58, 59]. Les recommandations d’utilisation de ce vaccin sont en cours de réévaluation par le comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins de l’Organisation mondiale de la santé.
Conclusion
L’infection par le virus HEV est l’une des causes les plus fréquentes d’hépatite aiguë dans le monde. Le virus HEV est à l’origine de nombreuses épidémies dans les pays en développement en Afrique, en Asie et en Amérique, avec également une prévalence accrue dans les pays à haut revenu ces dernières années. Les mécanismes de transmission dépendent des génotypes circulants, des réservoirs et des éventuelles stratégies de prévention. La pathogénicité ne se limite pas là l’atteinte hépatique, et des risques de complications existent, notamment chez la femme enceinte (hépatite fulminante, mort fœtale) et chez les personnes immunodéprimées (hépatite chronique). Un vaccin contre le virus HEV a présenté des résultats prometteurs en Chine contre le génotype 4. Des études complémentaires sont en cours pour démontrer son efficacité et son innocuité à long terme chez d’autres populations.
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiés dans cet article.
Références
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Liste des figures
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Figure 1 Distribution mondiale des génotypes du virus HEV chez l’être humain. Les couleurs indiquent la distribution des génotypes zoonotiques (HEV-3 et 4) et des génotypes à transmission oro-fécale interhumaine (HEV-1 et 2). Carte créée avec Datawrapper, d’après [4]. |
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Figure 2 Réservoirs et voies de transmission du virus HEV dans les pays industrialisés. Transmission du HEV par consommation de viande de porc mal cuite (HEV-3&4), ou à partir de l’environnement contaminé (HEV-1&2 principalement) par du HEV d’origine humaine ou porcine. Figure créée avec BioRender. |
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Figure 3 Principaux sites de réplication et atteintes extra-hépatiques du virus HEV. L’infection par le HEV peut être associée à des atteintes extra-hépatiques avec une réplication du HEV dans les tissus. Figure créée avec BioRender. |
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Figure 4 Prévention des infections par le virus HEV. La prévention contre les infections par le HEV en France repose principalement sur la cuisson à cœur de la viande de porc et de gibier. La prévention des cas importés repose sur le suivi des recommandations aux voyageurs sur les risques entériques (hygiène des mains, de l’eau et des aliments). Figure créée avec BioRender. |
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