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Med Sci (Paris)
Volume 35, Number 5, Mai 2019
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Page(s) | 479 - 482 | |
Section | Forum | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2019082 | |
Published online | 22 May 2019 |
Des souris, des rats et des hommes
En quoi les modèles rongeurs restent indispensables pour la production de connaissances
Mice, rats and men: how rodent models are still required to produce knowledge
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Sorbonne Université, UM 119, Inserm UMRS 1130, CNRS UMR 8246, Neuroscience Paris Seine, Institut de Biologie Paris Seine, 7, quai Saint-Bernard, 75005 Paris, France
2
Sorbonne Université, UMS 28, Inserm, Faculté de Médecine, F-75013 Paris, France
La recherche biomédicale est considérée par nos sociétés comme une nécessité et les réflexions sur les moyens à mettre en œuvre pour la développer s’accordent sur le constat que : « à défaut de pouvoir expérimenter sur l’homme, l’expérimentation animale est indispensable » [1]. Celle-ci, pour être légitime, doit respecter la fameuse règle des 3R (Raffiner, Remplacer, Réduire) énoncée dès 1959 par Russell et Burch [2]. En effet, bien que permettant certaines approches moléculaires, expérimentales ou modélisées, les méthodes alternatives conservent un caractère réducteur et ne permettent pas d’appréhender l’ensemble d’un organisme au sein de son environnement. À ce jour, il reste donc encore indispensable d’utiliser des modèles animaux pour générer des connaissances valides en recherche fondamentale et appliquée. La recherche fait ainsi appel à une grande variété d’organismes-modèles, parmi lesquels les rongeurs (rats et souris) sont les plus utilisés : en France, en 2016, 59,6 % des animaux utilisés pour la recherche étaient des souris et 8,9 % étaient des rats [3]. Le propos de cet article est de montrer en quoi les rongeurs sont des modèles expérimentaux importants et de donner quelques exemples des connaissances nouvelles qu’ils ont apportés.
© 2019 médecine/sciences – Inserm
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Vignette (Photo © Hélène Gilgenkrantz).
L’appartenance des rongeurs à la classe des mammifères les rend proches de l’homme, même s’ils n’en partagent pas toutes les caractéristiques. Parmi les mammifères, leurs propriétés zootechniques (petite taille, reproduction rapide et en grand nombre) leur confèrent une qualité indéniable d’organismes-modèles, et ils sont largement répandus dans les divers laboratoires de par le monde. Le Tableau I en est un témoignage, avec la longue liste des Prix Nobel dont les découvertes ont été obtenues grâce aux modèles rongeurs, le premier étant celui de Nicolle en 1928. Il a été suivi en 1939 par celui décerné à Domagk pour la découverte du premier antibiotique commercialement exploitable, le sulfamidochrysoïdine (ou Prontosil®), qui a été rapidement supplanté par la pénicilline, ayant valu elle-même le Prix Nobel en 1945 à Fleming, Flore et Chain !
Prix Nobel de physiologie ou médecine ayant utilisé des modèles murins.
Le modèle souris
La souris (Mus musculus) est actuellement l’organisme-modèle le plus utilisé en recherche biomédicale. Elle présente de nombreux intérêts : sa taille (10 cm, 35 grammes en moyenne), sa courte durée de vie (de l’ordre d’un an), son rythme rapide de reproduction (3 à 8 petits par portée et une gestation de 21 jours) et son faible coût par rapport à d’autres organismes-modèles. Il est ainsi possible d’élever des colonies de taille suffisante et dans un laps de temps raisonnable pour obtenir des résultats ayant une réelle validité statistique. La génétique de la souris est étudiée depuis longtemps (un des pères de la génétique murine est le français Lucien Cuénot, 1866-1951) et de nombreux mutants spontanés sont disponibles. L’isolement de lignées consanguines ou isogéniques a permis de réduire la variation naturelle entre les sujets et, à l’inverse, de mettre en évidence l’importance du fonds génétique. C’est le cas par exemple de cette étude de toxicologie réalisée par Church et al. démontrant l’importance du fonds génétique dans la toxicité d’un extrait du thé vert [4].
Le séquençage complet du génome de la souris, en 2002, a démontré la proximité phylogénétique des souris et des hommes : 90 % des gènes humains ont un équivalent chez la souris, permettant d’élaborer des approches génétiques et fonctionnelles valides. Lorsque les gènes orthologues produisent des effets différents entre souris et homme, le remplacement dans le génome du gène de la souris par son équivalent humain permet cependant la création de lignées humanisées. Ainsi, les souris SCID (severe combined immunodeficiency) et leurs dérivées, toutes immunodéficientes, ont permis le développement des modèles humanisés, notamment pour la production d’anticorps monoclonaux humains à visée thérapeutique, permettant, entre autres, une bonne prise de greffe lors de transplantation chez l’homme1. L’infectiologie et la parasitologie sont aussi des domaines qui font appel à des modèles de souris humanisées grâce à la construction de lignées susceptibles à l’infection par certains micro-organismes, comme la bactérie Listeria monocytogenes, les virus de l’hépatite B et C (HBV, HCV) ou encore le parasite Plasmodium falciparum [5].
Le développement des outils de transgenèse et la possibilité de cultiver des cellules-souches totipotentes (cellules souches embryonnaires ou CSE) ont permis de créer de nombreux mutants de type knock-in (intégration) ou knock-out (délétion) : 10 000 gènes avaient ainsi été inactivés en 2010 et plus 21 000 en 2012. Le prix Nobel de 2007 a d’ailleurs récompensé Capecchi, Evans et Smithies pour leurs travaux sur la recombinaison homologue et les CSE. Le raffinement, ces dernières années, des technologies de recombinaison, de type Cre-lox2 ou CRISPR/Cas9 (clustered regularly interspaced short palindromic repeat) [24] (→) et de transgenèse inductible, renforce encore l’intérêt de ces modèles. On peut citer comme exemple récent la mise au point de modèles bioluminescents, permettant de tester des agents anti-microbiens contre des infections résistantes aux antibiotiques classiques [6].
(→) Voir la Nouvelle de H. Gilgenkrantz, m/s n° 12, décembre 2014, page 1066
Le domaine de la génétique n’est pas le seul dans lequel le modèle souris se révèle performant : les différents systèmes de son organisme présentent une organisation et une régulation proches de celles de l’homme. Également, les souris sont susceptibles de contracter certaines maladies humaines telles que le diabète, certains cancers, des troubles liés à l’anxiété, etc. Ainsi, de nombreux modèles des maladies d’Alzheimer, de Creutzfeldt-Jakob, de Parkinson ont été développés. Ils ont par exemple permis de démontrer l’implication de l’alpha-synucléine dans l’étiologie de la maladie de Parkinson. Ils permettent également de tester de nouvelles préparations galéniques, comme ce modèle d’étude des effets anesthésiques de préparation de liposomes sur un bloc nerveux périphérique [7]. Dans le domaine des réponses inflammatoires et immunitaires, un modèle de souris permettant la déplétion transitoire des neutrophiles a conduit à de nouvelles avancées dans la compréhension des mécanismes du choc endotoxinique [8] (→).
(→) Voir la Synthèse de C.M. Gillis et L.L. Reber, m/s n° 4, avril 2018, page 339
La cancérologie est un champ d’utilisation de modèles souris nécessitant des caractéristiques particulières : ils doivent permettre le développement des tumeurs avec une haute pénétrance et reproductibilité, et une possibilité de suivre la progression de la tumeur et l’effet du traitement [9]. Ces modèles se raffinent progressivement pour en repousser les limitations [10]. Ils se sont cependant déjà révélés fructueux dans l’étude des cancers du côlon, du sein, de la peau, des cancers oculaires, etc. Ainsi, les traitements par le taxol ont été mis au point, entre autres, grâce à des modèles chimères souris-homme. Actuellement, l’efficacité de certains traitements anti-cancéreux est en premier lieu testée sur des modèles souris, ce qui a conduit l’université de Harvard (Beth Israel Deaconess Medical Center et Harvard Medical School) à développer un centre dédié, le « Mouse hospital - preclinical murine pharmacogenetics core »3.
Mais, comme pour tout organisme-modèle, il existe des domaines pour lesquels la souris n’est pas un modèle valide : par exemple, les mécanismes de réponse à l’ischémie et à l’hypoxie sont différents de ceux de l’homme [11] ou encore ceux impliqués dans la réponse à un choc septique [12], ce qui nécessite de développer ces champs d’investigation à l’aide d’autres modèles qu’ils soient in vivo ou in vitro.
Le modèle rat
Le rat (Rattus norvegicus) est l’autre espèce de rongeur utilisée en recherche biomédicale, même si son importance numérique est moindre que celle de la souris. C’est aussi une espèce de petite taille qui présente l’avantage, par rapport à la souris, d’être plus proche physiologiquement de l’homme, conférant ainsi aux résultats des recherches une meilleure performance translationnelle [13]. Ainsi, le rat représente le modèle de choix pour tester l’efficacité ou la toxicité de molécules avant de passer aux essais pré-cliniques chez l’homme.
Le rat est plus grand que la souris (environ 10 fois plus). Il est ainsi plus facile à manipuler, par exemple pour des gestes chirurgicaux. Sa taille autorise aussi des volumes de prélèvement plus importants et une imagerie plus facile qu’avec la souris. Il a une durée de vie plus longue que la souris (de l’ordre de deux ans) permettant des études sur les mécanismes du vieillissement ou les phénomènes neurodégénératifs [14]. Sa neuroanatomie est proche de celle de l’homme en termes de fonction des territoires cérébraux et de connectivité. Sa plus grande taille facilite la possibilité de mettre en œuvre des techniques d’optogénétique permettant de stimuler très précisément certains réseaux neuronaux. Cette espèce présente également une très grande variété de profils de comportements, ce qui la rend particulièrement intéressante pour les études sur les mécanismes de l’apprentissage et de la mémorisation ainsi que pour les mécanismes de la récompense et de l’addiction [15,16]. On peut prendre pour exemple le Prix Nobel de Physiologie ou Médecine 2014, attribué à O’Keefe, Moser et Moser, mettant en évidence les cellules de lieu dans l’hippocampe4, ou encore ce modèle de binge drinking (consommation d’alcool excessive en un temps court), le premier modèle pré-clinique réaliste, élaboré par Jeanblanc [17]. Le modèle rat a également permis des avancées dans l’étude des cancers. Ainsi, pour les cancers de la prostate qui sont classés au 2e rang dans les cancers de l’homme avec plus de 300 000 décès en 2012, le rat s’avère avoir une sensibilité aux hormones proche de la sensibilité humaine et il présente un développement histologique des tumeurs similaire. Sa taille permet en outre de suivre par imagerie la carcinogenèse [18]. Dans le cas des études portant sur l’endométriose, le premier modèle qui a été développé l’a été chez le rat [19]. Il a permis de nombreuses avancées dans la compréhension de la physiopathologie, notamment en démontrant le rôle des métalloprotéases matricielles (MMP) dans l’établissement des lésions ectopiques [20]. Ce modèle est actuellement utilisé pour explorer les effets d’une exposition à des perturbateurs endocriniens comme facteurs étiologiques de l’endométriose [21].
Plusieurs modèles de rats mutants spontanés sont utilisés, notamment dans le domaine de la recherche cardio-vasculaire avec la souche SHR (spontaneously hypertensive rat) atteinte d’hypertension artérielle, dans celui de la physiologie rénale avec la souche Brattleboro atteinte de diabète insipide d’origine centrale, ou enfin dans le domaine de l’obésité avec la souche Zucker.
Les modèles rats ont souffert pendant longtemps des difficultés à mettre en œuvre les outils de l’édition du génome dans cette espèce. Les premiers rats déficients en un gène (knock-out) ont été générés en 2010 par recombinaison de CSE [22]. Cependant, les cellules ES de rat sont plus fragiles que celles de la souris, ce qui limite leur usage. Les techniques d’édition (ou modification) du génome sont maintenant disponibles chez le rat (zinc finger nucleases [ZFN], transcription activator-like effector nucleases [TALEN], CRISPR/Cas9) [23], ce qui suggère que la transgénèse devrait se développer maintenant très rapidement.
Conclusion
Comme nous venons de le voir dans ces différents exemples, le recours aux modèles animaux reste indispensable à la production de connaissances dans différents champs disciplinaires de la biologie. Les rongeurs constituent des organismes-modèles présentant de multiples avantages, notamment liés à leur physiologie proche de celle de l’homme. Cependant, ils présentent aussi leurs limites, en termes de zootechnie, de diversité génétique ou d’infectiosité. Ces limites peuvent être contournées par l’usage d’un éventail plus large de modèles expérimentaux, autres organismes-modèles, méthodes alternatives, ou méthodes d’investigation non invasives chez l’homme lui-même, la complémentarité entre différentes approches constituant en outre une source de robustesse des résultats expérimentaux.
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.
Les anticorps monoclonaux faits chez des souris humanisées ne proviennent pas de SCID humanisées mais de souris dont une grande partie des gènes codant les Ig de souris ont été invalidés et dont le génome contient une grande partie des gènes orthologues humains. Les Ac Mc utilisés pour la prévention du rejet de greffe sont les anti-CD25 et l’anti-CD3 développés bien avant l’apparition de souris humanisées.
Une version classique du système Cre-lox consiste à croiser une souris exprimant Cre dans une population spécifique de cellules (lignée Cre) avec une souris dite « rapportrice », dans laquelle l’expression d’un transgène codant une protéine d’intérêt est sous le contrôle d’un promoteur à forte activité transcriptionnelle. En amont de la séquence codante se trouve un codon STOP flanqué de sites loxP (« floxé ») qui empêche la transcription du transgène. Dans les souris issues de ce croisement (la génération F1), le codon STOP est excisé uniquement dans les cellules exprimant Cre, ce qui permet la transcription du transgène.
Il y a deux grands centres en France : à l’IGBMC et au CIML : l’Institut Clinique de la Souris : http://www.ics-mci.fr/en/ et le Centre d’immunophénomique : https://ciphe.marseille.inserm.fr/
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