Numéro |
Med Sci (Paris)
Volume 41, Numéro 5, Mai 2025
Enjeux et objectifs de la psychiatrie de précision
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Page(s) | 443 - 450 | |
Section | La psychiatrie de précision (PEPR PROPSY) : hypothèses et outils | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2025075 | |
Publié en ligne | 26 mai 2025 |
La flexibilité cognitive : une dimension cognitive clé
Cognitive flexibility: a key cognitive dimension
1
Université Paris Nanterre, Laboratoire DysCo, Nanterre, France
2
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Hôpital Robert Debré, APHP, Paris, France
3
Center for Innovation in Mental Health (CIMH), School of Psychology, Faculty of Environmental and Life Sciences, University of Southampton, Southampton, Royaume-Uni
4
Laboratoire de Psychopathologie et des Processus de Santé, Université Paris Cité, Boulogne-Billancourt, France
5
Université Paris Cité, Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant (LaPsyDÉ), Boulogne-Billancourt, France
6
Service de psychiatrie adulte, Hôpital Louis Mourier, AP-HP, Paris, France
7
Fondation FondaMental, Créteil, France
8
Univ. Paris Est Créteil, CHU Henri-Mondor, AP-HP, Inserm, Neurospin CEA Saclay, France
9
Service de Psychiatrie adulte, EPSM du Loiret, Centre Hospitalier Universitaire d’Orléans ; Université d’Orléans, B-CLINE, Laboratoire Interdisciplinaire pour l’Innovation et la Recherche en Santé d’Orléans (LI²RSO), Orléans, France
*
corentin.gosling@parisnanterre.fr
La flexibilité cognitive est une fonction exécutive fondamentale qui permet de s’adapter aux changements environnementaux, et constitue un marqueur transdiagnostique prometteur dans plusieurs troubles psychiatriques. Cette revue examine le rôle spécifique de la flexibilité cognitive parmi les autres fonctions cognitives. Elle explore les approches thérapeutiques potentielles, et présente son évaluation dans le cadre du PEPR PROPSY. À travers ses différentes sections, le lecteur peut ainsi approfondir ses connaissances sur la flexibilité cognitive, et découvrir des pistes encourageantes, tant pour son évaluation que pour son ciblage dans l’optique d’approches interventionnelles.
Abstract
Cognitive flexibility, an essential executive function, allows adaptation to environmental changes and represents a fundamental pillar of executive function in neuropsychological models. Based on neurobiological advances and clinical observations, it has emerged as a promising transdiagnostic marker for several psychiatric pathologies, including mood disorders, schizophrenia, and autism spectrum disorders. This review examines the specific role of cognitive flexibility among other cognitive functions, explores potential therapeutic approaches, and presents its evaluation in human and animal models as part of PEPR PROPSY. As the chapters unfold, readers will deepen their understanding of cognitive flexibility while discovering promising avenues for both assessment methods and intervention strategies.
© 2025 médecine/sciences – Inserm
Vignette (© AdobeStock)
Définition de la flexibilité cognitive
La flexibilité cognitive représente une capacité cognitive complexe et multidimensionnelle qui permet à l’individu de s’adapter efficacement aux changements et aux exigences de son environnement [1]. Cette fonction cognitive fondamentale repose sur plusieurs processus cognitifs de plus bas niveau, comme le déplacement attentionnel ou l’actualisation des stratégies après un « feedback ». L’importance de la flexibilité cognitive se manifeste tout au long de la vie. Les recherches démontrent que de bonnes compétences en flexibilité cognitive sont associées à de nombreux bénéfices : de meilleures performances académiques dans l’enfance, de moindres niveaux d’anxiété et de dépression chez l’adulte, ou un niveau de bien-être plus élevé chez les personnes âgées [2–4]. Sur le plan théorique, la flexibilité cognitive occupe une place centrale dans les principaux modèles du fonctionnement cognitif [5,6]. Elle fait partie intégrante des fonctions exécutives, qui sont essentielles au contrôle cognitif. Pour comprendre pleinement le rôle de la flexibilité cognitive dans l’architecture cognitive, il est crucial d’identifier à la fois ses caractéristiques communes avec les autres fonctions exécutives et ses spécificités propres [7].
Au cours des deux dernières décennies, les fonctions exécutives ont fait l’objet de nombreuses conceptualisations. Toutefois, un consensus se dégage pour les définir comme un ensemble de processus mentaux supérieurs, mobilisés lorsqu’une réponse automatique s’avère inadaptée ou potentiellement source d’erreur [8]. Les modèles cognitifs théoriques dominants, comme ceux élaborés par Miyake ou Diamond, qui s’appliquent aussi bien au cours du développement que chez l’adulte, identifient trois fonctions exécutives fondamentales : l’inhibition, la mémoire de travail, et la flexibilité cognitive [5,6]. Ces processus de base constituent le socle à partir duquel émergent des fonctions cognitives plus complexes, telles que le raisonnement, la résolution de problèmes et la planification. Cette conception du fonctionnement exécutif a gagné une reconnaissance considérable dans la littérature scientifique en psychologie, notamment grâce aux corrélations robustes établies entre ces fonctions et des aspects essentiels de la vie quotidienne. En effet, les fonctions exécutives sont associées positivement à la qualité de vie, à la santé physique, à la réussite académique et à la santé mentale [5]. Leur importance clinique est aujourd’hui largement reconnue, comme en témoignent les nombreuses recommandations préconisant leur évaluation systématique dans les bilans neuropsychologiques [9]. Au cours des années 2010, la conception traditionnelle des fonctions exécutives a connu une évolution significative. Le modèle tridimensionnel classique, articulé autour de l’inhibition, de la mémoire de travail et de la flexibilité cognitive, a été soumis à un examen critique approfondi. Une contribution majeure à cette réflexion est venue des travaux de Miyake et Friedman, qui ont conduit une étude exhaustive chez de jeunes adultes pour analyser les relations entre ces trois fonctions exécutives et évaluer leur degré d’indépendance [7]. Les auteurs ont décomposé chaque fonction exécutive en deux composantes : une partie commune, partagée par l’ensemble des fonctions exécutives, et une partie spécifique à chacune d’entre elles (Figure 1). Les résultats ont révélé une structure plus complexe que celle initialement envisagée. D’une part, des corrélations significatives entre les tests neuropsychologiques évaluant chacune des trois fonctions ont confirmé l’existence d’un socle commun, justifiant leur regroupement sous le concept unifié des fonctions exécutives. D’autre part, seules la mémoire de travail et la flexibilité cognitive ont démontré une spécificité suffisante pour être considérées comme des fonctions distinctes. Cette découverte a conduit à une révision fondamentale du modèle initial. L’inhibition, une fois la variance commune extraite, n’a pas manifesté de spécificité suffisante pour être maintenue comme fonction indépendante, suggérant que les tests d’inhibition permettent une évaluation globale des fonctions exécutives mais peu différenciée.
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Figure 1 Présentation du modèle actuel des fonctions exécutives. Les tests évaluant la flexibilité cognitive et la mémoire de travail permettent d’identifier une dimension exécutive spécifique, et les tests évaluant la flexibilité cognitive, la mémoire de travail, et l’inhibition permettent d’identifier une dimension exécutive générale. |
À l’issue de ces travaux, le modèle actuel des fonctions exécutives chez l’adulte distingue un niveau commun aux fonctions exécutives (le fonctionnement exécutif général) et un niveau spécifique comprenant uniquement la mémoire de travail et la flexibilité cognitive. La validité de ce modèle a été confirmée il y a quelques années par une méta-analyse exhaustive des données empiriques disponibles chez l’adulte [10]. Les lecteurs intéressés pourront retrouver plus de détails sur les modèles les plus prometteurs chez les enfants et adolescents dans cette référence [10].
La flexibilité cognitive, un concept transnosographique
Cette nouvelle conceptualisation des fonctions exécutives, associée à l’émergence d’initiatives innovantes comme le projet RDoC (Research domain criteria) [11, 52] (→) a dynamisé l’étude systématique de la flexibilité cognitive dans différents troubles mentaux. Les critères de domaine de recherche (RDoC) constituent un cadre de recherche transdiagnostique développé par le National Institute of Mental Health (NIMH) qui vise à explorer les mécanismes neurobiologiques, comportementaux et cognitifs sous-jacents aux troubles mentaux, en s’appuyant sur des dimensions de fonctionnement plutôt que sur des catégories diagnostiques fixes. Les RDoC ont notamment proposé de positionner l’évaluation neuropsychologique comme un niveau d’analyse du fonctionnement, distinct et complémentaire des autres approches, telles que la neuroimagerie ou la génétique.
(→) Voir m/s n° 8-9, 2015, page 792
Historiquement, l’approche neuropsychologique des troubles mentaux a principalement cherché à identifier des marqueurs cognitifs spécifiques à chaque population [12]. Cette problématique a été abordée par de nombreuses études cas-témoins, qui ont analysé les différences de performance sur une fonction cognitive donnée entre des individus présentant un trouble mental et une population témoin appariée. Dans le cas particulier de la flexibilité cognitive, une revue ombrelle1 portant sur des études de cas-témoins a mis en évidence des altérations significatives dans un large spectre de troubles mentaux [13]. Les différences de moyennes standardisées (SMD)2 entre les populations ayant des troubles mentaux et les groupes témoins sont révélatrices de déficits importants avec un SMD de 0,60 pour les troubles du spectre de l’autisme et les troubles bipolaires, 0,70 pour la dépression et 0,80 pour la schizophrénie. Ces résultats suggèrent que la flexibilité cognitive pourrait représenter un biomarqueur transdiagnostique pertinent en psychiatrie.
Néanmoins, ces résultats doivent être contextualisés. La même étude révèle que ces altérations de flexibilité cognitive s’inscrivent dans un tableau plus vaste de particularités cognitives. Des déficits modérés (un SMD d’environ 0,5) ont été observés pour l’ensemble des fonctions cognitives dans toutes les populations étudiées, avec une corrélation entre la sévérité des troubles et l’importance des déficits cognitifs [14]. Ces observations de déficits cognitifs transdiagnostiques ont conduit certains auteurs à proposer que ces difficultés cognitives pourraient être décrites comme le facteur C, qui constituerait une dimension cognitive générale qui reflète les performances aux tests cognitifs, de manière comparable au facteur g3 pour l’intelligence [15].
Le facteur C, à savoir les difficultés cognitives, semblerait donc jouer un rôle central dans l’interprétation des déficits cognitifs observés dans divers troubles psychiatriques. Concernant la flexibilité cognitive, cette dernière peut être considérée à la fois comme une composante de ce facteur général et comme une fonction ayant des spécificités propres. Le facteur C pourrait ainsi refléter l’efficacité globale de systèmes cognitifs partagés, tandis que la flexibilité cognitive représenterait l’un des processus cognitifs spécifiques à ces systèmes, essentiel pour l’adaptation comportementale et la résolution de problèmes dans des contextes changeants. Cette double relation met en lumière le potentiel de la flexibilité cognitive comme indicateur à la fois spécifique et général des dysfonctionnements cognitifs transnosographiques. Cette perspective souligne la nécessité pour les études futures de dépasser les approches traditionnelles qui étudient chaque fonction cognitive isolément au sein d’une population spécifique [16]. Il devient alors essentiel de mettre en œuvre des protocoles évaluant simultanément diverses fonctions cognitives sur un échantillon hétérogène, permettant ainsi d’identifier, grâce à des analyses multivariées, l’influence spécifique de chaque fonction cognitive sur les différentes dimensions étudiées.
Les bases biologiques de la flexibilité cognitive
Les diagnostics en psychiatrie reposent encore, dans leur très grande majorité, sur des critères cliniques évalués par le report de symptômes par les personnes concernées et leurs proches. Dès lors, l’identification des bases biologiques des dimensions utilisées en psychiatrie constitue un des enjeux principaux pour améliorer la fiabilité du processus d’évaluation. La flexibilité cognitive repose sur des mécanismes neurobiologiques intégrant des réseaux cérébraux distribués et une modulation neurochimique complexe [17]. Les réseaux fronto-pariétaux lat éraux, souvent appelés réseaux de contrôle exécutif, ainsi que les régions cingulo-insulaires médianes (réseau de saillance) et fronto-striatales, jouent un rôle central dans la régulation de la flexibilité cognitive [18,19]. Ces systèmes permettent une adaptation dynamique des comportements face à des exigences environnementales changeantes, un processus soutenu par des mécanismes de plasticité fonctionnelle et structurale. Cette plasticité s’exprime à deux niveaux : une plasticité fonctionnelle - permettant des adaptations rapides et réversibles - et une plasticité structurale - impliquant des modifications physiques plus durables en réponse à des contraintes chroniques [17].
Les substrats neuroanatomiques spécifiques incluent le cortex préfrontal latéral, crucial pour le changement de réponse entre dimensions perceptuelles abstraites, et le cortex orbitofrontal, essentiel pour l’ajustement des réponses en fonction des contingences de renforcement [20,21]. Le thalamus médio-dorsal module l’activité du cortex préfrontal médian pour intégrer de nouvelles informations complexes [22]. Sur le plan neurochimique, la flexibilité cognitive dépend de plusieurs systèmes de neurotransmetteurs. Le système dopaminergique module les seuils de « potentialisation à long terme » et de « dépression à long terme », facilitant l’apprentissage par inversion et l’ajustement comportemental [23]. Chez les personnes ayant une maladie de Parkinson, par exemple, le sevrage en L-DOPA entraîne des déficits de flexibilité cognitive, caractérisés par une augmentation des coûts de changement de tâche [24]. Les systèmes sérotoninergiques et cholinergiques interviennent également, avec une influence notable sur les interactions entre neurotransmission glutamatergique et GABAergique au niveau des boucles cortico-striatales [25,26].
En lien avec les observations comportementales des compétences de flexibilité cognitive auprès de personnes ayant des troubles mentaux, ces mécanismes sont particulièrement altérés dans des conditions telles que la schizophrénie, où l’efficacité du transfert d’information dans ces réseaux est réduite [27], ou dans les troubles du spectre de l’autisme et de l’humeur, où la rigidité cognitive est une caractéristique majeure [19]. Cette compréhension ouvre des perspectives pour des interventions thérapeutiques ciblées, exploitant la plasticité cérébrale pour restaurer ou améliorer la flexibilité cognitive.
Évaluation de la flexibilité cognitive
Historiquement, l’évaluation de la flexibilité cognitive s’est principalement appuyée sur des tâches neuropsychologiques exigeant une adaptation des réponses cognitives et comportementales face aux changements environnementaux. Le Wisconsin card sorting test (WCST) représente l’un des paradigmes les plus emblématiques dans ce domaine. Dans ce test, quatre cartes de référence, présentant des formes géométriques qui varient en couleur, nombre et forme, sont disposées devant le participant. À chaque essai, celui-ci reçoit une nouvelle carte qu’il doit associer à l’une des cartes de référence. La règle d’appariement doit être déduite par le participant grâce aux retours reçus après chaque essai. La particularité du test réside dans le changement implicite et périodique de cette règle, nécessitant une adaptation flexible des stratégies d’appariement en fonction des retours.
Plus récemment, le CANTAB (Cambridge neuropsychological test automated battery) IED (Intra-extra dimensional set shift) a émergé comme une alternative sophistiquée au WCST. Tout en conservant le principe fondamental d’appariement, ce test introduit une distinction claire entre deux types de changements de règles. Les changements intra-dimensionnels impliquent que la nouvelle règle d’appariement reste dans la même dimension perceptive (par exemple, passer d’une forme géométrique à une autre). Les changements extra-dimensionnels impliquent que la règle d’appariement change de dimension perceptive (par exemple, passer de la forme à la couleur). Contrairement au WCST, où les changements intra-/extra-dimensionnels sont confondus, le CANTAB IED permet d’en faire la distinction (Figure 2). Bien que la littérature sur les corrélats de ces deux indices de flexibilité cognitive soit encore limitée, cette distinction offre une évaluation plus fine et détaillée de cette fonction. Une telle précision pourrait s’avérer essentielle pour mieux en comprendre les mécanismes spécifiques, en particulier dans une approche translationnelle, puisqu’il existe des données en faveur d’une bi-dimensionnalité chez le modèle animal murin [51]. Une version similaire de ce test est disponible chez l’enfant (Dimensional card sorting test, ou DCST).
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Figure 2 Distinction entre les changements intra- et extra-dimensionnels liés au test CANTAB IED. Les changements intra-dimensionnels concernent des variables de même type, alors que les changement extra-dimensionnels concernent des variables de types différents. Les croix vertes et rouges indiquent les bons et mauvais résultats, respectivement. |
Un avantage majeur des tâches neuropsychologiques comme le CANTAB IED réside dans leur potentiel translationnel pour l’étude de la flexibilité cognitive. En effet, l’évaluation de cette fonction chez l’animal repose typiquement sur des paradigmes d’apprentissage par inversion : les animaux apprennent d’abord des associations entre des choix et leurs conséquences grâce à des récompenses, puis ces associations sont inversées après une période d’apprentissage réussie. Ce type de paradigme par inversion permet d’évaluer la capacité d’adaptation à de nouvelles contingences, offrant ainsi un cadre comparatif pertinent pour les études inter-espèces.
Parallèlement au développement des mesures neuropsychologiques traditionnelles, l’évaluation de la flexibilité cognitive a également été réalisée via le relevé de symptômes comportementaux grâce à des questionnaires auto- ou hétéro-rapportés. Les deux questionnaires les plus couramment utilisés sont le « cognitive flexibility inventory », qui permet uniquement une évaluation de la flexibilité cognitive, et le « behavior rating inventory of executive function (BRIEF) », qui permet une évaluation globale du fonctionnement exécutif et comporte une dimension centrée sur la flexibilité cognitive. Bien qu’il semble intuitif de penser que le construit mesuré par des questionnaires de flexibilité cognitive soit identique au construit mesuré par les tests neuropsychologiques de flexibilité cognitive, la force de l’association entre les résultats aux tests et aux questionnaires de flexibilité cognitive est faible, tant au sein de populations cliniques que non-cliniques [28–30], et soulève des questions fondamentales sur la nature des construits mesurés. Une première hypothèse explicative de cette faible association est qu’il existerait des facteurs parasites propres à chaque méthode, qui rendraient difficile l’évaluation constante d’un même construit avec différentes approches. En effet, alors que les questionnaires sont des évaluations subjectives qui dépendent de facteurs comme la conscience de soi ou la désirabilité sociale, les tests neuropsychologiques nécessitent l’engagement d’autres fonctions cognitives au-delà de la flexibilité cognitive. Une deuxième hypothèse explicative propose que chaque niveau d’analyse (tests versus questionnaires) mesurerait un construit spécifique, sans lien empirique entre les deux. Ainsi, les tests neuropsychologiques fourniraient des indications sur les compétences mesurables liées aux processus cognitifs, tandis que les questionnaires refléteraient la poursuite d’objectifs individuels.
Malgré ces limites, les deux approches présentent des avantages et sont complémentaires. Les tâches neuropsychologiques offrent une mesure plus objective et standardisée, permettant d’évaluer la performance à un moment donné, et sont moins sujettes aux biais subjectifs. En revanche, les questionnaires d’auto-évaluation capturent mieux les comportements flexibles dans la vie quotidienne et sur des périodes plus longues, offrant ainsi une meilleure validité écologique. Face à ces différences, une approche couramment employée est une approche intégrative combinant plusieurs méthodes d’évaluation. La reconnaissance de ces distinctions et complémentarités entre les méthodes d’évaluation est particulièrement importante pour la recherche future et la pratique clinique, permettant une évaluation plus complète et nuancée de la flexibilité cognitive dans différents contextes.
La flexibilité cognitive, une cible thérapeutique innovante
Grâce à la meilleure caractérisation des corrélats biologiques, comportementaux et environnementaux de la flexibilité cognitive qui a eu lieu ces dernières années, il devient possible de penser que les interventions ciblant la flexibilité cognitive, qu’elles soient pharmacologiques (modulant les systèmes de neurotransmetteurs) ou non-pharmacologiques (comme la stimulation cérébrale ou la remédiation cognitive), pourraient permettre d’améliorer les compétences de flexibilité cognitive, et donc d’avoir des retombées fonctionnelles importantes.
Interventions pharmacologiques
Les anomalies moléculaires associées aux déficits de flexibilité cognitive peuvent guider le développement d’approches pharmacologiques. Les systèmes dopaminergiques et sérotoninergiques jouent un rôle important de modulateur de la flexibilité cognitive, comme le démontrent les études de déplétion en sérotonine et les effets de la L-DOPA dans la maladie de Parkinson [31]. Par ailleurs, l’utilisation de nouveaux agents pharmacologiques tels que la galantamine ou le donépézil, qui ciblent le système cholinergique [32], ou le modafinil, qui cible plusieurs neurotransmetteurs dont ceux des systèmes dopaminergique, sérotoninergique et glutamatergique [33], pourrait être une piste prometteuse.
Approches neuromodulatrices
Les anomalies retrouvées en imagerie fonctionnelle lors de tâches impliquant la flexibilité cognitive peuvent également être la cible d’interventions neuromodulatrices. Des techniques de stimulation non-invasives comme la stimulation magnétique transcrânienne ciblant les régions fronto-pariétales latérales et cingulo-insulaires médianes peuvent être envisagées [34]. Des techniques plus invasives, telles que la stimulation cérébrale profonde, ont également montré leur efficacité dans certaines études pour améliorer la flexibilité cognitive dans la maladie de Parkinson [35].
Remédiation cognitive et psychosociale
Sur le plan psychosocial, il a été démontré que des programmes informatisés ciblant la remédiation de certaines fonctions cognitives comme l’attention, la flexibilité cognitive, ou la résolution de problèmes peuvent conduire à des améliorations fonctionnelles substantielles. Par exemple, un large essai randomisé contrôlé a montré qu’un programme de remédiation cognitive « à large spectre » (i.e. ciblant de nombreuses fonctions cognitives et enrichi avec des séances de groupe qui utilisent des jeux de rôle pour favoriser le développement d’habiletés sociales), a entraîné des améliorations dans la vie quotidienne qui étaient sous-tendues par des changements au niveau des circuits neuronaux auprès d’une population ayant une schizophrénie [36]. Ce même programme a été appliqué auprès de personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme et a démontré une amélioration du taux d’emploi après 1 an et demi [37]. Une prochaine étape pour mieux comprendre le rôle de ce type de programmes de remédiation cognitive, qui ciblent un grand nombre de fonctions cognitives, pourrait être de randomiser l’ordre de remédiation des fonctions cognitives afin de pouvoir identifier si la remédiation de certaines fonctions cognitives (ou d’un groupe de fonctions cognitives) conduit à des améliorations spécifiques dans la vie quotidienne. En d’autres termes, il reste à identifier les composants actifs de ce type d’interventions.
Interventions comportementales et environnementales
Enfin, des interventions non pharmacologiques visant à améliorer l’environnement cognitif ont également montré leur efficacité. L’exercice physique régulier favorise la neuroplasticité, en stimulant la production de facteurs neurotrophiques comme le BDNF (Brain-derived neurotrophic factor), et améliore les fonctions exécutives, notamment dans les régions frontales impliquées dans la flexibilité cognitive [38,39]. De même, un environnement enrichi - caractérisé par une stimulation cognitive variée et des interactions sociales - a été associé à une augmentation de la neurogenèse, à des améliorations des capacités adaptatives et à des gains de flexibilité cognitive chez les animaux et les êtres humains [40,41]. Ces approches présentent l’avantage d’être accessibles, peu coûteuses et applicables à grande échelle, ce qui fait d’elles des stratégies prometteuses dans la prévention et le traitement des déficits cognitifs.
Place de la flexibilité cognitive dans le PEPR PROPSY
Lors du choix des outils cliniques visant à évaluer la flexibilité cognitive au sein de la cohorte du PEPR PROPSY, trois critères majeurs ont été pris en compte. Tout d’abord, les outils de mesure de la flexibilité cognitive ne pouvaient pas être proposés de manière isolée, sans une évaluation globale du fonctionnement cognitif, en particulier des fonctions exécutives. Cette combinaison d’outils assure que les données récoltées permettront de mesurer les influences spécifiques de la flexibilité cognitive, au-delà du fonctionnement cognitif global et des autres fonctions cognitives. Ensuite, il était crucial qu’une évaluation multimodale de la flexibilité cognitive soit proposée, en combinant les aspects plus comportementaux de la vie quotidienne et la performance dans des tâches neuropsychologiques standardisées. Cet aspect assure que l’intégralité du construit de flexibilité soit capturée à travers les différents outils utilisés. Pour terminer, nous souhaitions que les outils utilisés pour évaluer la flexibilité favorisent l’adoption d’une approche translationnelle, afin que les données récoltées au sein de la cohorte puissent être répliquées à travers des études animales (par exemple pour faciliter la recherche de pistes thérapeutiques innovantes).
Dans le PEPR PROPSY, les participants inclus complèteront un test neuropsychologique et une échelle auto-rapportée mesurant la flexibilité cognitive. Le test qui sera utilisé est l’IED (Intra-extra-dimensional set shifting task) de la batterie CANTAB (Cambridge neuropsychological test automated battery), qui est une batterie informatique semi-automatisée comprenant divers tests neuropsychologiques. L’intérêt du test IED de la CANTAB réside notamment dans sa capacité à séparer les capacités de flexibilité intra- et extra-dimensionnelles, ainsi que dans ses relativement bonnes qualités psychométriques. Afin d’étudier les compétences perçues par le participant quant à ses capacités de flexibilité cognitive en vie quotidienne, les participants complèteront l’échelle BRIEF (behavioral rating inventory of executive function), qui est la mesure auto-rapportée (i.e. complétée par le participant lui-même) de la flexibilité la plus employée [42], et qui permet d’évaluer non seulement la flexibilité, mais également le fonctionnement exécutif général. Nous emploierons également d’autres tests neuropsychologiques pour évaluer d’autres dimensions importantes du fonctionnement cognitif (Tableau I).
Bilan neuropsychologique effectué auprès de tous les participants inclus dans la cohorte du PEPR PROPSY. CANTAB : Cambridge neuropsychological test automated battery [43] ; WAIS : Wechsler adult intelligence scale, 4e édition [44] ; CVLT : California verbal learning test [45] ; ANT : attentional network test [46] ; STOP-IT : stop-signal task [47] ; RMET : reading the mind in the eyes test [48] ; Frith-Happé : animations clips [49] ; fluences verbales de St-Hilaire [50].
L’analyse des données neuropsychologiques s’articulera autour de trois approches méthodologiques principales. Dans un premier temps, nous utiliserons des modèles d’équations structurelles pour vérifier empiriquement si la structure factorielle théorique du bilan neuropsychologique est confirmable. Cette démarche vise à valider l’organisation conceptuelle des six principaux domaines cognitifs ainsi que celle de leurs sous-domaines respectifs. Dans un second temps, nous procéderons à des analyses de clusters afin d’examiner les associations transversales et longitudinales entre les profils cognitifs des participants et diverses variables d’intérêt. Enfin, nous chercherons à caractériser la spécificité des relations entre la flexibilité cognitive et les différentes dimensions identifiées par le PEPR (par exemple, la dimension anhédonie4). Par exemple, à l’aide de modèles de communalité, cette dernière analyse intégrera l’ensemble des fonctions cognitives évaluées dans notre protocole comme prédicteurs, afin de déterminer si la flexibilité cognitive apporte une contribution unique à l’explication des différentes dimensions ou si cette contribution est partagée avec celle d’autres fonctions cognitives.
Enfin, comme présenté dans la synthèse introductive de ce numéro thématique de médecine/sciences [53] (→), une des volontés des membres du PEPR PROPSY est, en plus des retombées sur le plan de la recherche, d’avoir des retombées cliniques directes. Sur le plan de l’évaluation neuropsychologique, il sera possible - pour les tests libres de droits - de télécharger les tests ainsi que les normes associées. De ce fait, les neuropsychologues francophones pourront incorporer gratuitement un certain nombre de tests utilisés au cours du PEPR dans leur pratique clinique.
(→) Voir page 411 de ce numéro
Remerciements
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre de France 2030 portant la référence ANR-22-EXPR-0001 (France 2030).
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article
La différence de moyenne standardisée est calculée en faisant la différence entre deux moyennes, divisé par une estimation de l’écart-type dans le groupe. Les valeurs de SMD de 0,2 à 0,5 sont considérées comme faibles, celles de 0,5 à 0,8 comme moyennes et celles supérieures à 0,8 comme élevées (ndlr).
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Liste des tableaux
Bilan neuropsychologique effectué auprès de tous les participants inclus dans la cohorte du PEPR PROPSY. CANTAB : Cambridge neuropsychological test automated battery [43] ; WAIS : Wechsler adult intelligence scale, 4e édition [44] ; CVLT : California verbal learning test [45] ; ANT : attentional network test [46] ; STOP-IT : stop-signal task [47] ; RMET : reading the mind in the eyes test [48] ; Frith-Happé : animations clips [49] ; fluences verbales de St-Hilaire [50].
Liste des figures
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Figure 1 Présentation du modèle actuel des fonctions exécutives. Les tests évaluant la flexibilité cognitive et la mémoire de travail permettent d’identifier une dimension exécutive spécifique, et les tests évaluant la flexibilité cognitive, la mémoire de travail, et l’inhibition permettent d’identifier une dimension exécutive générale. |
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Figure 2 Distinction entre les changements intra- et extra-dimensionnels liés au test CANTAB IED. Les changements intra-dimensionnels concernent des variables de même type, alors que les changement extra-dimensionnels concernent des variables de types différents. Les croix vertes et rouges indiquent les bons et mauvais résultats, respectivement. |
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