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Med Sci (Paris)
Volume 41, Numéro 2, Février 2025
Les mots de la science
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Page(s) | 186 - 186 | |
Section | Repères | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2025015 | |
Publié en ligne | 3 mars 2025 |
Oïde
Oid
Centre de recherche sur l’inflammation Inserm U1149, université Paris Cité faculté de médecine, site Bichat, Paris, France
Une fois n’est pas coutume, nous ne parlerons pas ici d’un mot mais d’un suffixe, assez répandu dans le langage courant, mais sans doute plus encore en médecine et en sciences… : le suffixe oïde, du grec – eidos, « l’apparence, qui ressemble à ».
Sans surprise puisqu’il s’agit d’apparence, on trouve de multiples désignations de forme avec ce suffixe. Et si chacun connaît l’étymologie de sphéroïde, en forme de globe, ou d’ovoïde, en forme d’œuf, on connaît peut-être moins celle des mots désignant le muscle deltoïde de l’épaule, qui a la forme de la lettre grecque majuscule delta, le côlon sigmoïde, qui a la forme d’un S, l’appendice xiphoïde, partie terminale du sternum en forme d’épée (xiphos, en grec), ou encore la glande thyroïde, dont le nom provient de celui d’un cartilage du larynx en forme de bouclier (thyreon, en grec).
D’autres mots comportant ce suffixe sont associés à un principe ou à une composition chimique, comme pour stéroïde, qui désigne une molécule dont la structure de base comprend un stérol, ou encore alcaloïde, molécule organique qui ressemble à un corps alcalin. Plus étonnant peut-être, c’est non pas la forme ou le contenu, mais le devenir de l’objet qui est évoqué, lorsque l’on distingue par exemple la lignée myéloïde de la lignée lymphoïde pour désigner le destin des cellules souches sanguines, soit monocytaire (macrophage, cellule dendritique) et granulocytaire pour la première, soit lymphocytaire (lymphocytes T, B, NK…) pour la seconde. Et puisqu’on parle de destin, c’est bien plus le fonctionnement d’un organe et la complexité des communications intercellulaires que sa forme tridimensionnelle que le scientifique cherche à reproduire ex vivo dans un organoïde. Et bien sûr, à l’heure de l’intelligence artificielle, on n’oubliera pas le point d’orgue des oïdes, l’humanoïde, robot qui n’a pas forcément l’apparence d’un humain, mais dont la littérature d’anticipation nous prédit qu’il saura bientôt mimer l’ensemble de nos comportements.
© 2025 médecine/sciences – Inserm
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