Numéro |
Med Sci (Paris)
Volume 31, Novembre 2015
Les Cahiers de Myologie
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Page(s) | 20 - 27 | |
Section | Mise au point | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/201531s306 | |
Publié en ligne | 6 novembre 2015 |
Myopathie GNE
GNE myopathy
1
Praticien hospitalier, APHP, Hôpital Marin, Hendaye. Centre de Référence GNMH, Chargé de Mission, FILNEMUS, Marseille, France
2
Praticien hospitalier, Institut de MyologieCHU Paris-GH La Pitié Salpêtrière, Centre de Référence de Pathologie Neuromusculaire Paris Est, France
*
andoni.urtizberea@aphp.fr
**
anthony.behin@aphp.fr
La myopathie GNE est une maladie neuromusculaire rare et de description relativement récente. Elle touche une population majoritairement d’âge adulte et se transmet selon un mode autosomique récessif. Bien que rare et universelle, elle prévaut dans la communauté juive d’origine perse installée en Israël ou aux États-Unis, dans des populations extrême-orientales (Japon et pays avoisinants) et, plus près de chez nous, en Bulgarie. Elle entraîne une faiblesse musculaire prédominant sur les extrémités (myopathie distale), touchant initialement, et de façon prépondérante, les muscles releveurs de pieds. Le terme générique de myopathie GNE fait désormais consensus et recouvre plusieurs entités précédemment décrites : la myopathie respectant le quadriceps, la myopathie à inclusions autosomique récessive (hIBM), la myopathie distale de type Nonaka (ou DMRV pour distal myopathy with rimmed vacuoles). Cette myopathie est due à un dysfonctionnement du gène GNE codant une enzyme bifonctionnelle, l’UDP-N-acétylglucosamine-2-épimerase/N-acétylmannosamine kinase. Celle-ci intervient à deux niveaux dans la voie métabolique aboutissant à la synthèse de l’acide sialique. L’acide sialique, aussi appelé acide N-acétylneuraminique (Neu5Ac ou NANA en abrégé), est un monosaccharide indispensable à d’autres molécules, protéiques ou lipidiques, nécessitant des résidus sucrés à leur surface pour un bon fonctionnement. La myopathie GNE s’accompagne de lésions histologiques (vacuoles bordées) à l’intérieur des fibres musculaires. Celles-ci sont assez typiques dans un contexte clinique évocateur, mais non spécifiques et inconstantes d’un muscle à l’autre. Le diagnostic positif de la myopathie GNE repose sur la clinique, dont l’imagerie musculaire, et sur les études génétiques. Si des essais thérapeutiques prometteurs se développent actuellement pour pallier le défaut métabolique récemment mis au jour, le traitement de cette myopathie reste pour l’instant purement symptomatique.
Abstract
GNE myopathy is a rare neuromuscular disease whose description is fairly recent. It predominantly affects the adult population and is an inherited autosomal recessive disorder. Although universal and ubiquitous, GNE myopathy prevails in the Jewish community of Persian origin, living in Iran, Israel or in the United States. This condition has also been reported in great number in populations of far-East Asia (Japan and neighboring countries) and, closer to France, in Bulgaria. GNE myopathy causes muscle weakness in the extremities (distal myopathy), affecting initially and predominantly foot flexor muscles. The generic term of GNE myopathy is now fully accepted and encompasses two previously described entities: the quadriceps sparing myopathy, (also referred to as the autosomal recessive form of inclusion body myopathy (hIBM) and the Nonaka type distal myopathy (or distal myopathy with rimmed vacuoles DMRV). This myopathy is due to mutations in the GNE gene encoding a bifunctional enzyme, the UDP-N-acetylglucosamine-2-epimerase/N-acetylmannosamine kinase. This enzyme plays a role at two levels in the metabolic pathway leading to the synthesis of sialic acid. Sialic acid, also known as N-acetylneuraminic acid (Neu5Ac or NANA), is a monosaccharide essential to other protein or lipid molecules requiring sugar residues on their surface in order to function efficiently. GNE myopathy is characterized by histological lesions (rimmed vacuoles) within muscle fibers. They are fairly typical in a suggestive context, but non-specific and inconsistent from one muscle to another. The diagnosis of GNE myopathy is essentially based on clinical clues, including muscle imaging, and is confirmed by genetic studies. If promising therapeutic trials are being developed to compensate for this recently unveiled metabolic defect, the treatment of this myopathy remains purely supportive to date.
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