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Med Sci (Paris)
Volume 41, Number 5, Mai 2025
Enjeux et objectifs de la psychiatrie de précision
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Page(s) | 477 - 489 | |
Section | La psychiatrie de précision (PEPR PROPSY) : hypothèses et outils | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2025065 | |
Published online | 26 May 2025 |
La santé du sommeil comme marqueur et cible d’intervention dans les troubles psychiatriques
Sleep health as a marker and target for health interventions in psychiatric disorders
1
Université de Bordeaux, SANPSY, CNRS, UMR 6033, centre hospitalier universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France
2
Service universitaire de médecine du sommeil, centre hospitalier universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France
3
Département de psychiatrie, Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand, Université d’Auvergne, EA 7280, Clermont-Ferrand, France
4
Département de psychiatrie, centre hospitalier universitaire de Toulouse, Centre d’experts sur la dépression résistante au traitement, Toulouse, France
5
Université Paris Cité, Institut de psychiatrie et de neurosciences de Paris (IPNP), Inserm U1266, Paris, France. GHU-Paris psychiatrie et neurosciences, Hôpital Sainte-Anne, Paris, France
6
Fondation FondaMental, Créteil, France
Les altérations du sommeil sont fréquentes et retentissent sur la qualité de vie des patients ayant des troubles psychiatriques. Elles peuvent être caractérisées par une plainte d’insomnie ou d’hypersomnolence, liée à un trouble du sommeil (exemple : syndrome d’apnées obstructives du sommeil), ou à un comportement de sommeil inapproprié (exemple : rythme veille-sommeil irrégulier). Ces plaintes, troubles et comportements définissent la santé du sommeil, un concept récent de santé publique qui possède six dimensions : la durée, la régularité, la temporalité, l’efficacité, la satisfaction du sommeil, et la vigilance pendant la journée. La santé du sommeil est fréquemment altérée dans les troubles psychiatriques ; de nombreux arguments génétiques, biologiques, anatomiques et psychologiques sous-tendent cette interaction. Les interventions visant à améliorer la santé du sommeil montrent une efficacité sur les symptômes et le pronostic de ces troubles psychiatriques. Cette revue a pour objectif d’analyser la place de la santé du sommeil comme marqueur et cible thérapeutique privilégiée dans les troubles psychiatriques. L’impact sur la santé mentale plus générale ne sera pas abordé.
Abstract
Psychiatric disorders (schizophrenia disorder, bipolar disorder, major depressive disorder, autism spectrum disorder) are characterized by complaints of insomnia or hypersomnolence associated with sleep disorder (e.g. obstructive sleep apnea syndrome) or an inappropriate sleep behavior (e.g. irregular sleep-wake cycle). These complaints, disorders, and behaviors define sleep health, a new public health concept that includes six dimensions: duration, regularity, temporality, efficiency, sleep satisfaction and daytime alertness. Sleep health is often impaired in psychiatric disorders, with numerous genetic, biological, anatomical and psychological arguments underpinning this interaction. Interventions aimed at improving sleep health show efficacy on the symptomatology and prognosis of these psychiatric disorders. The aim of this review is to analyze the place of sleep health as a marker and preferred therapeutic target of health in psychiatric disorders. The impact on more general mental health are not addressed.
© 2025 médecine/sciences – Inserm
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Le sommeil est une fonction physiologique et comportementale essentielle à la santé physique et mentale. Il joue un rôle clé dans le maintien de l’homéostasie de l’ensemble de l’organisme en assurant son bon fonctionnement dans le temps et en optimisant les fonctions physiologiques, comportementales et cognitives pendant l’éveil [1]. Le sommeil est une dimension d’intérêt importante en médecine puisqu’il peut avoir un impact sur l’apparition, l’évolution et le traitement des maladies [2]. Le sommeil joue un rôle régulateur essentiel dans diverses fonctions du système nerveux central, en particulier au regard des capacités cognitives et de la régulation émotionnelle [3]. Les altérations du sommeil, qu’elles soient d’origine environnementale, comportementale ou liées à une maladie, sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques que dans la population générale. Ainsi, plus des deux tiers des patients souffrant d’un trouble psychiatrique présentent des troubles du sommeil, alors que moins de 50 % des individus sans troubles psychiatriques en souffrent [2].
Cette revue décrit quatre troubles psychiatriques particulièrement fréquents et invalidants : le trouble schizophrénique (prévalence d’environ 1 %), le trouble bipolaire (prévalence d’environ 4 %), le trouble dépressif caractérisé (prévalence d’environ 17 %), et le trouble du spectre de l’autisme (prévalence d’environ 1 %) [4]. Ce choix a été fait en cohérence avec la cohorte French Minds du programme de recherche en psychiatrie de précision PROPSY, France 2030. Cependant, de nombreux éléments décrits dans cette revue peuvent également s’appliquer dans le cadre des troubles anxieux, des troubles de l’usage, des troubles de comportement alimentaire, des troubles du neurodéveloppement et des troubles du stress post-traumatique, qui mériteraient d’être traité spécifiquement.
Dans le trouble schizophrénique, le trouble bipolaire, le trouble dépressif caractérisé et le trouble du spectre de l’autisme, le sommeil peut être abordé au travers de deux concepts jouant un rôle important en psychiatrie et en santé publique. Premièrement, le concept de troubles du sommeil (tels que le syndrome d’apnées obstructives du sommeil, trouble d’insomnie, trouble des rythmes circadiens) qui peut être comorbide du trouble psychiatrique, et qui nécessite une prise en charge spécifique dans le cadre de filières de soin et de centres du sommeil. Ces troubles du sommeil ont été classés depuis 1980 dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), édité par l’Association Américaine de Psychiatrie (APA) [5], et dans la classification internationale des troubles du sommeil (ICSD, International Classification of Sleep Disorder) sous l’égide de l’Académie américaine de médecine du sommeil (AASM) [6]. Historiquement, les troubles du sommeil ont constitué l’axe principal de recherche, de prévention et de soins pour améliorer le sommeil dans la population générale ou chez les personnes avec un trouble psychiatrique comorbide [7–10]. Deuxièmement, le concept la santé du sommeil [11,12]. Il s’agit d’un concept plus large que celui de trouble du sommeil car il englobe l’ensemble des paramètres du sommeil susceptibles d’avoir un impact sur la santé physique et mentale des individus, qu’ils soient liés ou non à un trouble du sommeil comorbide. La santé du sommeil ouvre la voie à des nouvelles études et à des stratégies de santé publique et psychiatrique qui ciblent le sommeil en tant que comportement modifiable [13–15]. La santé du sommeil se définit comme « un schéma multidimensionnel de veille-sommeil adapté aux exigences individuelles, sociales, et environnementales, qui favorise le bien-être physique et mental. Une bonne santé du sommeil se caractérise par une satisfaction subjective de son sommeil dont le positionnement dans le cycle nycthéméral1 est approprié à une durée adéquate, une efficacité élevée et une vigilance soutenue pendant les heures d’éveil » [11]. Cette définition positive et dynamique ne repose pas uniquement sur l’absence d’altérations mais repositionne le sommeil comme « une ressource de la vie quotidienne permettant à un individu de réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci » [16]. La santé du sommeil se décompose en six dimensions distinctes, regroupées en deux, qui peuvent être définies par des données physiologiques et/ou comportementales : une première dimension liée à l’hygiène du sommeil, à l’environnement, ou à la coexistence d’une maladie voire d’un trouble du sommeil comorbide, qui peut impacter la durée de sommeil (par 24 h), la régularité du sommeil (le fait de se coucher – pour dormir – et de se lever à peu près à la même heure chaque jour, dans une approche des rythmes circadiens), et la temporalité du sommeil (la période « idéale » du sommeil dans la journée, idéalement la nuit) ; une deuxième dimension indicateur de la santé du sommeil ellemême, évaluée sur la base de son efficacité (la capacité de dormir pour la plus grande partie du temps passé au lit, la facilité à s’endormir, à ne pas se réveiller ou à se rendormir rapidement en cas de réveil), la satisfaction du sommeil (l’évaluation subjective d’un « bon » ou d’un « mauvais » sommeil), et la vigilance (la capacité à rester éveillé pendant la journée et à ne pas souffrir de somnolence diurne non intentionnelle).
Ainsi, une personne avec un trouble psychiatrique peut présenter un (ou plusieurs) trouble(s) du sommeil en termes de comorbidité, mais aussi une perturbation de la santé de son sommeil qui n’est pas uniquement reliée à un trouble du sommeil comorbide, mais souvent à de multiples causes, telles que l’environnement de vie de la personne, son d’hygiène du sommeil, son état de santé global et, bien sûr, son trouble psychiatrique. Dans cette revue, nous étudions : 1) la prévalence des troubles du sommeil et les altérations de la santé du sommeil dans les quatre troubles psychiatriques sélectionnés ; 2) les liens bidirectionnels entre les quatre troubles psychiatriques et la santé du sommeil dans son approche dimensionnelle ; 3) les leviers d’action pour agir sur la santé du sommeil afin d’améliorer la prise en charge des troubles psychiatriques ; et 4) les outils de mesure dimensionnels pour opérationnaliser les approches de la santé du sommeil en psychiatrie.
Le lien entre la santé du sommeil et la santé mentale dans une approche plus générale ne sera pas abordée. La santé mentale se définit comme un bien-être mental et l’absence de souffrance psychique, pas forcément reliée à un trouble psychiatrique. Elle implique des déterminants sociaux partagés entre santé mentale et santé du sommeil, et le lien entre santé mentale et du sommeil mériterait d’être traité spécifiquement dans une approche de santé publique et de promotion de la santé [17]. Ce lien est abordé comme un levier d’action important, complémentaire de la prise en charge des troubles psychiatriques et des troubles du sommeil, dans la feuille de route santé mentale [18] (Figure 1). En nous basant sur l’analyse de quatre troubles psychiatriques invalidants identifiés dans le programme PROPSY, France 2030, nous souhaitons montrer comment l’étude du sommeil peut participer au déploiement de la psychiatrie de précision en permettant la découverte de biomarqueurs pronostiques et de stratification, et au développement de stratégies thérapeutiques ciblées, par une meilleure compréhension biomédicale des mécanismes sous-jacents des troubles psychiatriques.
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Figure 1 Définition du champ de la présente revue centrée sur le lien entre les troubles psychiatriques et la santé du sommeil. Le lien entre la santé du sommeil et les autres dimensions de la santé mentale (en particulier dans la dimension de la souffrance psychique non liée à un trouble psychiatrique tel que défini par l’OMS et repris par la feuille de route santé mentale) n’est pas abordé dans cette revue. OMS : Organisation mondiale de la santé ; SNS : stratégie nationale de santé ; DSM : diagnostic and statistical manual of mental disorders ; ICSD : international classification of sleep disorders. |
Altération de la santé du sommeil dans les troubles psychiatriques
Dans cette partie seront décrites les altérations de la santé du sommeil retrouvés dans chacun des quatre troubles psychiatriques sélectionnés. (Figure 2). Ici, les altérations de la santé du sommeil sont considérées comme des conséquences directes du trouble psychiatrique, au point d’intégrer sa symptomatologie, voire ses critères diagnostiques (par exemple, l’insomnie dans les troubles de l’humeur).
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Figure 2 Le sommeil dans les quatre troubles psychiatriques sélectionnés dans cette revue, au regard de la cohorte French Minds du programme de recherche en psychiatrie de précision PROPSY, France 2030. En bleu : perturbations du sommeil ; en gris : troubles du sommeil ; en orange : troubles psychiatriques. SAOS : syndrome d’apnées obstructives du sommeil ; SJSR : syndrome des jambes sans repos. |
Le trouble schizophrénique et les altérations de la santé du sommeil
Dans le trouble schizophrénique, des études utilisant l’actimétrie2 ou la polysomnographie3 ont mis en évidence des signes de retard à l’endormissement et une réduction du nombre total d’heures de sommeil et de l’efficacité du sommeil [19]. Les altérations des rythmes circadiens sont également fréquentes dans le trouble schizophrénique [20]. Un sommeil perturbé peut aggraver les symptômes psychotiques et les déficits cognitifs, et coïncide souvent avec des épisodes aigus [21]. Les antipsychotiques utilisés dans le traitement du trouble schizophrénique peuvent améliorer les perturbations du sommeil et la qualité de vie, mais ils sont presque tous sédatifs, ce qui réduit la latence à l’endormissement et contribue aux perturbations de l’éveil, du fonctionnement diurne et de la qualité de vie [22,23].
Le trouble bipolaire et les altérations de la santé du sommeil
Dans le trouble bipolaire, le DSM-5-TR4 inclut les perturbations du sommeil comme composantes diagnostiques des épisodes maniaques et dépressifs [5]. Les perturbations du sommeil sont en effet fréquentes et persistantes dans le trouble bipolaire avec des plaintes d’insomnie, d’hypersomnolence, et les altérations des rythmes circadiens sont fréquentes et associées à une altération de la qualité de vie [24]. En outre, les perturbations du sommeil sont une caractéristique des périodes inter-épisodiques : 70 % des personnes avec trouble bipolaire présentent, pendant la phase euthymique5, une diminution de l’efficacité du sommeil, une plus grande anxiété liée au manque de sommeil et une tendance à sous-évaluer la quantité de leur sommeil [25]. Des études par actimétrie ont aussi montré que ces personnes ont un sommeil très variable d’une nuit à l’autre avec une latence à l’endormissement plus longue que dans le cas de personnes en bonne santé, ainsi qu’une fragmentation accrue des cycles veille-sommeil [26,27]. On observe également une prévalence accrue des troubles du sommeil chez les personnes avec un trouble bipolaire, en particulier le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) et le trouble insomnie comorbide. L’incidence accrue du SAOS est au moins partiellement attribuable aux effets des médicaments psychiatriques, tels que les antipsychotiques, dont on sait qu’ils contribuent à l’obésité [19].
Le trouble dépressif caractérisé et les altérations de la santé du sommeil
Dans le trouble dépressif caractérisé, les plaintes les plus fréquentes concernent l’insomnie, en particulier celle de fin de nuit (jusqu’à 88 %), puis l’hypersomnolence (27 %) [28]. La relation entre les plaintes d’insomnie et les symptômes thymiques est bidirectionnelle. Un sommeil perturbé peut précéder un épisode de trouble dépressif caractérisé et une humeur dépressive peut perturber le sommeil [29]. De plus, il est trois fois plus probable qu’un trouble dépressif caractérisé se développe chez les personnes avec un trouble d’insomnie que chez celles qui n’en souffrent pas [30]. En outre, l’hypersomnolence, un sommeil vécu comme non réparateur, et la fatigue sont étroitement liés à la symptomatologie dépressive [28,29]. Enfin, de nombreux patients avec un trouble dépressif caractérisé ont une sous-évaluation de la quantité de leur sommeil, estimant souvent de manière erronée la latence du sommeil et la durée du sommeil [31].
Le trouble du spectre de l’autisme et les altérations de la santé du sommeil
Des études réalisées chez les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme indiquent une prévalence de perturbations du sommeil de 50 % à 80 %, par rapport à 9 % à 50 % chez les enfants considérés comme neurotypiques6 [32]. Cependant, souvent ces études ne portent que sur des enfants avec un trouble du spectre de l’autisme avec un bon niveau de fonctionnement intellectuel. Chez les enfants qui présentent des retards de développement comorbides, le taux de prévalence de troubles du sommeil est proche de 80 % [1]. Cependant, les caractéristiques du sommeil changent tout au long de la vie, et de nouvelles études sont nécessaires pour préciser la fréquence des perturbations du sommeil chez les adultes avec un trouble du spectre de l’autisme [33]. Les perturbations du sommeil peuvent être un épiphénomène de comorbidités psychiatriques concomitantes (trouble anxieux, trouble dépressif caractérisé), un effet iatrogène des médicaments (antidépresseurs), ou encore un mécanisme directement relié à la maladie comme un état d’hyperéveil ou une altération du rythme circadien [34]. Les effets des perturbations du sommeil ont des répercussions importantes sur le fonctionnement de l’enfant mais aussi sur les familles, et les parents les considèrent comme le fardeau le plus lourd à supporter pour leur enfant, augmentant le stress familial et réduisant la qualité de vie [35].
Les études de prévalence et d’impact de la santé du sommeil sur l’évolution des troubles psychiatriques gagneraient dans le futur à mieux spécifier et différencier « trouble du sommeil comorbide » et « dimension de santé du sommeil » afin de mieux identifier les leviers d’action « sommeil » propices à influencer positivement l’apparition, l’évolution et le traitement des troubles psychiatriques dans une approche de santé globale des personnes avec un trouble psychiatrique.
Données expérimentales et épidémiologiques du lien temporel entre santé du sommeil et troubles psychiatriques
Nous avons vu que les altérations de la santé du sommeil, quelles qu’en soient les causes, sont fréquentes dans les troubles psychiatriques et que le cadre théorique de la santé du sommeil offre l’opportunité d’une approche, subjective ou objective, renouvelée du sommeil pour chacune de ses six dimensions en psychiatrie. Dans ce paragraphe, nous examinons les conséquences des altérations de la santé du sommeil sur l’émergence de troubles psychiatriques. L’analyse s’appuie sur des résultats de protocoles expérimentaux qui évaluent les répercussions à court et moyen terme ainsi que sur l’analyse de cohortes épidémiologique qui se concentrent sur les conséquences à moyen et long terme (Figure 3). La nature de cette relation entre santé du sommeil et troubles psychiatriques a été largement discutée dans de nombreux articles. Ces études apportent des arguments en faveur d’un lien bidirectionnel entre les altérations du sommeil et les troubles psychiatriques, c’est-à-dire que l’altération du sommeil précède le trouble psychiatrique et que le trouble psychiatrique précède l’altération du sommeil [36–39]. Trois hypothèses sont discutées pour expliquer ce lien entre altérations du sommeil et troubles psychiatriques : 1) ils appartiennent à une même entité clinique fluctuante et sont chacun prodromiques7 de l’autre ; 2) ils sont bien deux entités cliniques distinctes mais possèdent une cause commune non identifiée ; 3) leur relation est causale [40,41]. Si les données sont particulièrement nombreuses dans le cadre des troubles de l’humeur, elles manquent dans les cas du trouble schizophrénique et du trouble du spectre de l’autisme. Par ailleurs, l’organisation de ces études autour du cadre conceptuel de la santé du sommeil et de ses dimensions reste à renforcer, comme nous le proposons ci-dessous. En effet, des études doivent être réalisées pour mieux quantifier la taille d’effet de l’association et pour identifier les déterminants causaux principaux influençant les six dimensions de la santé du sommeil en psychiatrie.
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Figure 3 Les outils de mesure des six dimensions de la santé du sommeil reliées aux mécanismes et évolutions des troubles psychiatriques. MCTQ : questionnaire de chronotype de Munich ; PSQI : questionnaire de qualité du sommeil de Pittsburgh ; TTS : temps total de sommeil ; SRI : sleep regularity index ; CPD : composite phase deviation ; IS : Interdaily Stability ; StDev : standard deviation of midsleep point ; SJ : social jetlag ; SRQ : sleep regularity questionnaire ; SCRAM : sleep, circadian rhythms, and mood questionnaire ; TIB : time-in-bed ; ISI : insomnia severity index ; SCI : sleep condition indicator ; ESS : epworth sleepiness scale ; HSI : hypersomnia severity index ; PSG : polysomnography ; TILE : tests itératifs de latence d’endormissement ; TME : test de maintien de l’éveil ; Osler : Oxford sleep resistancy test ; PVT : psychomotor vigilance task ; SART : sustained attention response test. |
La durée du sommeil
La privation totale ou partielle de sommeil a un effet direct sur l’humeur de la journée qui suit, comme le montre une méta-analyse de 2020, avec un effet positif sur les émotions négatives et un effet négatif sur les émotions positives [42]. La restriction du temps passé au lit, comme préconisé dans la thérapie cognitive et comportementale de l’insomnie, montre un effet bénéfique sur les symptômes dépressifs [43], mais elle est suspectée de pouvoir déclencher un virage maniaque chez les patients avec trouble bipolaire [44]. Chez des volontaires sains, la privation de sommeil pourrait augmenter la présence de symptômes psychotiques (hallucinations, idées délirantes, désorganisations) [45]. Une méta-analyse d’études longitudinales publiée en 2024 montre qu’un temps de sommeil court (< 5-7 heures) est un facteur de risque de trouble dépressif caractérisé, de trouble anxieux, et de trouble de stress post-traumatique, alors qu’un temps de sommeil long (> 8-10 heures) est uniquement associé au trouble de stress post-traumatique [46].
La régularité du sommeil
Le travail posté8 constitue un modèle privilégié pour étudier l’impact de la régularité du sommeil sur la santé. Tout d’abord, le travail posté possède de nombreux effets sur le sommeil (privation de sommeil, somnolence, insomnie), qui peuvent avoir des effets indirects sur l’apparition de troubles psychiatriques [47]. Il existe également plusieurs effets directs, comme une augmentation des symptômes anxiodépressifs, une augmentation de la prévalence des idées suicidaires, une consommation plus élevée d’hypnotiques, de traitements stimulants, d’alcool et de tabac, ainsi qu’un déclin cognitif et une qualité de vie détériorée [48,49]. Bien que les résultats restent à confirmer chez l’être humain, une étude chez la souris montre qu’une irrégularité du sommeil dès le plus jeune âge peut favoriser l’apparition de comportements et traits autistiques à l’âge adulte [50]. Une étude transversale récente retrouve également une association entre le travail posté et le trouble dépressif caractérisé, le trouble anxieux, le trouble bipolaire, le trouble obsessionnel compulsif et le trouble schizophrénique [51].
La temporalité du sommeil
Le travail de nuit constitue un modèle privilégié pour étudier l’impact sur la santé de la temporalité du sommeil. Le travail de nuit possède de nombreux effets sur le sommeil (privation de sommeil, somnolence, insomnie), qui peuvent médier des effets indirects sur les troubles psychiatriques [52]. Une étude longitudinale montre que le travail de nuit prédit le trouble dépressif caractérisé et/ou la consommation d’antidépresseurs et que l’arrêt du travail de nuit permet de corriger ce risque [53]. Une méta-analyse confirme que le travail de nuit est un facteur de risque de trouble dépressif caractérisé, trouble anxieux, et d’épuisement professionnel [54]. Bien qu’il y ait peu de données sur les patients avec trouble psychiatrique, un cas clinique a illustré les potentiels effets négatifs du travail de nuit chez un patient souffrant de trouble bipolaire [55]. En raison de leurs fréquents troubles du rythme circadien et du manque de données scientifiques, les personnes atteints d’une schizophrénie ou un trouble du spectre de l’autisme devraient faire l’objet d’une évaluation systématique et d’un suivi rigoureux lorsqu’elles effectuent un travail de nuit.
L’efficacité du sommeil
L’efficacité de sommeil (ou absence d’insomnie) peut être étudiée de façon objective (latence à l’endormissement, temps d’éveil intra-sommeil) ou subjective (perception). Une baisse d’efficacité du sommeil est associée au trouble insomnie. Le trouble insomnie semble être présent chez 40 % à 50 % des patients avec des troubles psychiatriques et il impacte leur santé et le pronostic du trouble psychiatrique [56]. L’efficacité de sommeil est associée à la survenue du trouble dépressif caractérisé, du trouble anxieux, du trouble de l’usage de substance ou d’alcool et du trouble schizophrénique [40]. Le trouble insomnie semble jouer un rôle important dans l’identification des patients à risque d’épisode psychotique ou maniaque (c’est-à-dire ceux qui se trouvent dans la phase prodromique) et son traitement pourrait jouer un rôle dans la prévention et le traitement de ces épisodes [57].
La satisfaction du sommeil
La satisfaction du sommeil (ou qualité de sommeil) peut être étudiée de façon subjective. Nous avons vu précédemment que la satisfaction du sommeil est très altérée chez les patients avec des troubles psychiatriques. En effet, la qualité du sommeil mesurée par le score du PSQI (Pittsburgh sleep quality index) est largement diminuée chez les personnes atteintes d’un trouble dépressif caractérisé par rapport à la population générale [58]. Environ 10 % à 80 % des patients souffrant d’un trouble bipolaire rapportent des perturbations dans la qualité de leur sommeil [59]. Les patients atteints d’un trouble du spectre de l’autisme rapportent davantage d’insatisfaction du sommeil que la population générale [60]. Les deux tiers des patients souffrant d’un trouble schizophrénique rapportent une plus mauvaise qualité de sommeil que les sujets sains [61].
La vigilance et l’éveil
La vigilance et l’éveil (ou l’absence de somnolence) peuvent être étudiés de façon objective (tests itératifs de latence d’endormissement) ou subjective (perception). La somnolence (baisse de vigilance et d’éveil) est un symptôme central chez les patients atteints d’un trouble dépressif caractérisé (90 %), et d’un trouble bipolaire (25 % à 75 %) [62]. Les patients adultes souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme montrent également davantage de somnolence par rapport à la population générale [63], tout comme les patients atteints d’un trouble schizophrénique, dont un tiers se plaint de somnolence diurne excessive [64]. Si le temps de sommeil subjectif et objectif est allongé chez les patients atteints d’un trouble dépressif caractérisé et ayant une plainte d’hypersomnolence [65], la latence moyenne à l’endormissement aux tests itératifs de latence à d’endormissement (TILE) n’est pas différente entre les patients souffrant de troubles psychiatriques et les volontaires sains [66]. La propension à l’endormissement semble même diminuée chez les patients avec un trouble schizophrénique avant la mise en place des traitements [67]. À l’inverse, un travail publié en 2024 montre une diminution des performances au psychomotor vigilance test (PVT) chez les patients atteints d’un trouble dépressif caractérisé [68].
Données thérapeutiques de la santé du sommeil dans les troubles psychiatriques
Dans la continuité des recherches explorant les liens entre santé du sommeil et troubles psychiatriques, des études interventionnelles ont commencé à s’intéresser à l’effet d’actions ciblant la santé du sommeil (principalement les comportements ou les troubles du sommeil) sur l’incidence et la sévérité de différents troubles psychiatriques. Ces études se sont principalement intéressées à la prise en charge du trouble d’insomnie comorbide plutôt qu’à une approche intégrative, positive et globale de la santé du sommeil et des différents facteurs causaux l’impactant. À noter que ces interventions sont, pour la plupart, essentiellement comportementales et peuvent permettre le sevrage de certains psychotropes, parfois reliés à des effets indésirables, qui grèvent la qualité de vie des patients souffrants de troubles psychiatriques [56]. Une méta-analyse d’essais cliniques récente, montre une amélioration globale des symptômes dans les troubles psychiatriques après intervention sur la santé du sommeil [69]. Ces effets bénéfiques sont observés malgré la présence de comorbidités et montrent un bénéfice en termes médico-économiques [69].
Le trouble schizophrénique
Quelques études ont montré l’effet d’une thérapie cognitivo-comportementale9 ciblant le trouble insomnie chez les patients avec un trouble schizophrénique. La première étape a d’abord été de réaliser un travail d’adaptation de la thérapie aux besoins spécifiques de cette population (par exemple : l’intégration de techniques de thérapie cognitivo-comportementale pour le trouble schizophrénique pour réduire les insomnies liées aux hallucinations auditives durant le sommeil) [70]. Puis, deux essais cliniques ont montré une efficacité sur les perturbations du sommeil et un effet probable sur les symptômes psychotiques dont les hallucinations et les idées délirantes [71,72].
Le trouble bipolaire
Comme pour le trouble schizophrénique, une thérapie cognitivocomportementale ciblant le trouble insomnie adaptée aux patients atteints d’un trouble bipolaire a été proposée [44]. Ainsi, la prise en charge du trouble insomnie comorbide semble réduire le risque de récidive du trouble bipolaire, bien que la privation induite puisse avoir un effet antidépresseur potentiellement déclencheur d’un virage maniaque [44]. Plusieurs essais cliniques ont montré des résultats positifs de la thérapie cognitivo-comportementale ciblant le trouble insomnie sur les symptômes dépressifs des patients souffrant de trouble bipolaire, mais pas sur les symptômes maniaques [73]. Audelà de la thérapie cognitivo-comportementale ciblant le trouble insomnie, la luminothérapie semble également constituer un traitement prometteur dans cette population avec un effet à la fois bénéfique sur le sommeil, les rythmes circadiens et l’humeur [24]. Les auteurs encouragent l’exposition en milieu de journée plutôt que le matin [24]. Une revue systématique rapporte également un effet des Thérapie InterPersonnelle Aménagement des Rythmes Sociaux (TIPARS) combinant l’approche interpersonnelle à la régularisation des rythmes sociaux (heures de lever, de coucher) et du sommeil [73].
Le trouble dépressif caractérisé
L’impact des interventions ciblant le sommeil chez les patients atteints d’un trouble dépressif caractérisé a été largement étudié dans des essais cliniques randomisés. Une méta-analyse publiée en 2020 montre un effet significatif des thérapies cognitivo-comportementales ciblant le trouble insomnie sur les symptômes dépressifs chez les patients avec trouble dépressif caractérisé léger à sévère [74]. De façon intéressante, les interventions par thérapie cognitivo-comportementale ciblant le trouble de l’insomnie par des solutions numériques montrent également un effet significatif sur les symptômes dépressifs [75]. Au-delà de la thérapie cognitivo-comportementale ciblant le trouble insomnie, la luminothérapie montre une réduction significative des symptômes dépressifs saisonniers et non-saisonniers, en monothérapie [76] ou en association avec un traitement antidépresseur [77].
Le trouble du spectre de l’autisme
Dans les populations pédiatriques, plusieurs interventions comportementales ciblant le sommeil et, en particulier, le trouble de l’insomnie, montrent des effets positifs sur divers comportements diurnes dont des comportements sociaux [78]. Les effets semblent d’autant plus importants chez les enfants qui prennent des médicaments pour dormir, chez les enfants de parents rapportant une détresse psychologique, et chez les enfants avec une forme de trouble du spectre de l’autisme sévère [79]. Récemment, un essai clinique s’est intéressé à la population adulte et montre un effet significatif d’une intervention adaptée sur le sommeil et le niveau d’anxiété [80].
Outils de mesure
Il est essentiel de disposer d’outils de mesure fiables et valides pour promouvoir des études portant sur le niveau de la santé du sommeil en psychiatrie, sur ses déterminants causaux, et sur l’impact d’actions ciblant le sommeil sur la santé du sommeil et les troubles psychiatriques. (Figure 3). La santé du sommeil dans son approche multi-dimensionnelle peut être évaluée selon différentes méthodes subjectives ou objectives [11]. L’utilisation des auto-questionnaires permet de collecter de façon brève et pragmatique les différentes dimensions de la santé du sommeil. Deux outils ont été publiés: l’échelle RU-SATED (regularity-satisfaction, alertness, timing, efficiency, duration ) [11,81] et l’index SHI (sleep health index) [14,82]. Des mesures objectives complètent ces évaluations subjectives par questionnaires validés.
Les mesures subjectives de la santé du sommeil
La durée
La durée subjective de sommeil peut être mesurée directement, comme c’est le cas dans l’échelle générique de Pittsburgh, avec une question (au cours du mois dernier, combien d’heures de sommeil effectif avez-vous eu chaque nuit ?) [83] ou, indirectement, en demandant les horaires d’endormissement et les horaires de réveil, comme c’est le cas dans le questionnaire de chronotype de Munich (MCTQ) [84] (Tableau 1). L’agenda de sommeil est un outil prospectif qui peut également permettre de collecter cette donnée sur plusieurs jours [85].
La mesure des rythmes de veille-sommeil explorés selon le questionnaire de Munich (MCTQ)
La régularité
La régularité subjective de sommeil peut être mesurée directement, comme c’est le cas avec l’échelle SRQ (sleep regularity questionnaire) [86] ou l’échelle SCRAM ([87], ou indirectement en demandant les horaires de veille-sommeil les jours de repos et les jours de travail, puis en calculant la médiane de sommeil (c’est-à-dire, l’horaire qui coupe en deux parties égales la période entre l’heure du premier endormissement et l’heure du dernier lever), et enfin la différence entre la médiane de sommeil les jours de repos et les jours de travail (c’est-à-dire, le jetlag social) [88]. L’agenda de sommeil est un outil prospectif qui peut également permettre de collecter cette donnée sur plusieurs jours [85] et de calculer des métriques plus précises (SRI (sleep regularity index), CPD (composite phase deviation), IS (interdaily stability), StDev (standard deviation of midsleep) [89].
La temporalité
La temporalité subjective de sommeil est classiquement mesurée en demandant les horaires de veille-sommeil, puis en calculant la médiane de sommeil. Les individus sont ensuite classiquement catégorisés en trois groupes selon les terciles : couche-tôt et lève-tôt (premier tercile), horaires neutres (deuxième tercile), couche-tard et lève-tard (troisième tercile) [90]. L’agenda de sommeil est un outil prospectif qui peut également permettre de collecter cette donnée sur plusieurs jours [85].
L’efficacité
L’efficacité est classiquement étudiée par la dimension de l’insomnie. De nombreuses échelles ont été publiées pour évaluer l’insomnie [91,92]. Une analyse de contenu a récemment montré l’hétérogénéité de ces questionnaires [93]. Les recommandations européennes préconisent l’utilisation de deux questionnaires : l’ ISI (insomnia severity index) [94], qui comporte sept items, et le SCI (sleep condition indicator), qui en comporte neuf [95]. Ces échelles présentent l’avantage de proposer une évaluation des symptômes d’insomnie à l’endormissement, de maintien et de réveil précoce, de leur sévérité et de leur retentissement fonctionnel, en plus des dimensions d’efficacité et de satisfaction de la santé du sommeil [96].
La satisfaction
La satisfaction est classiquement mesurée en interrogeant les individus à propos de leur qualité du sommeil perçue. Plusieurs items répondent à cet usage, comme l’item six de la PSQI (au cours du mois dernier, comment évalueriez-vous globalement la qualité de votre sommeil ?) [83], l’item quatre de l’ISI (Jusqu’à quel point êtes-vous satisfait(e) / insatisfait(e) de votre sommeil actuel ?) [94], ou encore l’item cinq de la RU-SATED (Êtes-vous satisfait(e) de votre sommeil ?) [11].
La vigilance
La vigilance est classiquement étudiée par la dimension de l’hypersomnolence. De nombreuses échelles ont été publiées pour évaluer l’hypersomnolence [97]. Des revues récentes mettent en évidence les différences de contenu de chacun de ces questionnaires [98]. L’échelle d’Epworth (huit items) est historiquement l’échelle la plus utilisée dans cette indication [99] mais présente de nombreuses limites (approche situationnelle de la somnolence, pas de prise en compte des fluctuations dans la journée) [100]. L’échelle de sévérité de l’hypersomnie (hypersomnia severity index, HSI, neuf items), récemment introduite, propose une approche dimensionnelle de l’hypersomnolence [101]. La version française de cette échelle est en cours de validation. Cette échelle HSI présente l’avantage de proposer une évaluation spécifique de la plainte d’hypersomnolence sous ses différentes formes cliniques (allongement du temps de sommeil, somnolence diurne excessive, inertie du sommeil) et de son retentissement fonctionnel, en plus des dimensions de vigilance et de satisfaction de la santé du sommeil [96].
Les mesures génériques de la santé du sommeil
L’échelle RU-SATED
La RU-SATED (régularité-satisfaction-attention-temps-efficacité-durée) est une échelle de six items (chacun correspondant à une dimension de la santé du sommeil) qui sont notés sur une échelle de Likert à cinq points [11] (Tableau II). La validité, la fiabilité et les propriétés psychométriques de la RU-SATED ont été étudiées et ses performances originales sont bonnes [102]. Elle a été traduite et validée successivement en portugais [103], en espagnol [104], en français [81], en chinois [105], et en japonais [106], ce qui en fait un outil international pour répondre à l’enjeu mondial de la santé du sommeil. Elle a d’ailleurs été utilisée lors de la crise sanitaire de la COVID-19 pour évaluer la santé du sommeil dans cinquante-neuf pays [107]. La brièveté et la simplicité d’un outil constituent un avantage chez les patients qui présentent des troubles psychiatriques, et l’échelle RU-SATED a l’avantage d’être plus courte que l’échelle SHI (Sleep Health Index).
Échelle RU-SATED (version française)
L’échelle sleep health index
L’échelle SHI est une échelle de quatorze items qui évaluent trois domaines distincts : la qualité du sommeil, la durée du sommeil et les troubles du sommeil. Elle est un instrument fiable pour évaluer la santé du sommeil et sa traduction française a été récemment validée [82]. L’utilisation des ces items permet de recomposer différents sous-scores dont les sixdimensions de la santé du sommeil avec une évaluation plus complète des rythmes circadiens comparée à la RU-SATED.
Les mesures objectives de la santé du sommeil
La durée
La durée de sommeil peut être évaluée objectivement au moyen d’un enregistrement polysomnographique sur une ou plusieurs nuits en laboratoire de sommeil ou en ambulatoire [108]. L’actimétrie est un outil ambulatoire plus simple à utiliser sur des périodes plus longues (sept à quatorze jours) pour une meilleure caractérisation de la durée moyenne de sommeil en condition écologique [109]. Ces outils permettent de mesurer notamment le temps total de sommeil objectif (durée entre le premier endormissement et le dernier réveil moins le temps passé éveillé dans le lit).
La régularité
La régularité de sommeil peut être évaluée objectivement au moyen d’une actimétrie portée sur plusieurs jours, idéalement capturant des jours de repos et des jours de travail représentatifs des conditions de vie de l’individu [109]. Une fois les rythmes veille-sommeil mesurés, plusieurs métriques de la régularité peuvent être calculées [89]. Certaines reposent sur l’analyse de la concordance des phases de veille et de sommeil d’un jour sur l’autre (métriques d’un jour sur l’autre, SRI : CPD. D’autres utilisent la concordance des phases de veille et de sommeil sur une période donnée (métriques globales, IS (interdaily stability), StDev (standard deviation of midsleep). Le jetlag social est classiquement utilisé comme une mesure classique de la régularité bien qu’il ne se concentre que sur l’irrégularité entre les jours de repos et les jours de semaine [88].
La temporalité
La temporalité de sommeil peut être évaluée objectivement au moyen d’une actimétrie portée sur plusieurs jours, idéalement capturant des jours de repos et des jours de travail représentatifs des conditions de vie de l’individu [109]. Une fois les rythmes veille-sommeil mesurés, plusieurs métriques de la temporalité peuvent être calculées [84]. La mesure la plus classique est la médiane de sommeil (midsleep point). Cependant, la médiane de sommeil est susceptible de varier largement entre les jours de repos et les jours de travail. La médiane de sommeil les jours de repos (MSF) est le reflet de la préférence circadienne d’un individu tandis que la médiane de sommeil les jours de travail (MSW) est le reflet de sa temporalité de sommeil tenant compte de ses contraintes sociales [88].
L’efficacité
L’efficacité de sommeil peut être évaluée objectivement au moyen d’un enregistrement polysomnographique sur une ou plusieurs nuits en laboratoire de sommeil ou en ambulatoire [108]. L’actimétrie est un outil ambulatoire plus simple à utiliser sur des périodes plus longues (7 à 14 jours) pour une meilleure caractérisation de l’efficacité de sommeil moyenne en condition écologique [109]. Le temps total de sommeil objectif calculé plus haut est finalement reporté sur le temps passé au lit (durée entre le premier coucher avec lumière éteinte et le dernier lever avec lumière allumée).
La vigilance
La vigilance peut être évaluée objectivement au moyen de tests électrophysiologiques (TILE : test itératif de latence à l’endormissement et TME : test de maintien de l’éveil) ou psychomoteurs (PVT : psychomotor vigilance task, OSLER : oxford sleep resistance et SART : sustained attention response test) [110]. Chacun de ces tests offre une ou plusieurs métriques spécifiques, reliées à une ou des sous-dimensions différentes de la somnolence (par exemple, la capacité de maintien de l’éveil avec le TME contre la propension élevée à l’endormissement avec le TILE).
Place de la santé du sommeil dans le PEPR
Lors du choix des outils visant à évaluer la santé du sommeil dans la cohorte French Minds, plusieurs critères ont été considérés pour garantir une évaluation complète et pertinente des différentes dimensions de la santé du sommeil. Pour évaluer la somnolence, l’échelle d’Epworth (ESS) et l’hypersomnia severity index (HSI) seront utilisés. Concernant l’insomnie, l’insomnia severity index (ISI) sera utilisé. Ces outils sont reconnus pour leur fiabilité et validité pour quantifier les différentes dimensions de l’hypersomnolence et de l’insomnie, et sont structurés d’une manière similaire facilitant leur usage clinique. Les paramètres de durée, de régularité et de temporalité du sommeil seront analysés à l’aide d’outils multimodaux, tels que l’agenda de sommeil et l’actimétrie. Ces méthodes permettent une évaluation longitudinale en conditions réelles, offrant une vision dynamique et écologique des comportements de sommeil. Enfin, la satisfaction subjective liée au sommeil sera mesurée à l’aide de l’item 4 de l’ISI (Jusqu’à quel point êtesvous satisfait(e) / insatisfait(e) de votre sommeil actuel ?), qui fournit une appréciation standardisée de cette dimension essentielle.
Conclusion
Les altérations du sommeil abordées par l’approche de la santé du sommeil sont un déterminant de santé physique et mentale particulièrement important dans la recherche et la prise en charge des troubles psychiatriques, en particulier le trouble schizophrénique, le trouble dépressif caractérisé, le trouble bipolaire et le trouble du spectre de l’autisme. En effet, la santé du sommeil est fréquemment altérée dans les troubles psychiatriques, elle semble grever le pronostic des patients atteints de troubles psychiatriques, et sa prise en charge permettrait dans la plupart des cas d’améliorer le trouble psychiatrique, le fonctionnement diurne et la qualité de vie, tout en permettant parfois de diminuer les traitements psychotropes associés. La santé du sommeil se compose de six dimensions : la durée, la régularité, la temporalité, l’efficacité, la satisfaction, et la vigilance, qui peuvent être étudiées de façon conjointe ou distincte. La santé du sommeil est altérée dans la majorité des troubles psychiatriques. Des outils validés existent pour évaluer la santé du sommeil dans les troubles psychiatriques suivant une approche transdiagnostique. Des études utilisant ces outils restent à mener pour mieux évaluer le niveau, l’impact, et les déterminants causaux de la santé du sommeil en psychiatrie, mais aussi pour développer, et valider sur des preuves basées sur des essais contrôlés randomisés, des interventions ciblant les dimensions de la santé du sommeil (et pas uniquement des approches comportementales du trouble insomnie) chez les personnes souffrant d’un trouble psychiatrique.
Les liens entre la santé du sommeil et les troubles psychiatriques reposent sur de multiples arguments génétiques, biologiques, neurophysiologiques et psychologiques, que nous abordons très succinctement dans cette section, mais qui mériteraient d’être traités spécifiquement. D’un point de vue génétique, plusieurs études d’association génomique ont identifié des variants impliqués à la fois dans la régulation du sommeil et dans la vulnérabilité aux troubles psychiatriques, notamment au sein des gènes liés aux rythmes circadiens (CLOCK [clock circadian regulator], PER3 [period circadian regulator 3]) et ceux codant des neurotransmetteurs (SLC6A4 [solute carrier family 6 member 4]) [111]. Sur le plan biologique, les déséquilibres neurochimiques observés dans les troubles psychiatriques – tels que l’hypersensibilité du système dopaminergique dans la schizophrénie ou la diminution de la sérotonine dans la dépression – influencent directement les cycles veille-sommeil [112]. Neurophysiologiquement, des altérations structurelles et fonctionnelles des régions cérébrales impliquées dans la régulation du sommeil, comme l’hypothalamus, le noyau suprachiasmatique et le cortex préfrontal, sont fréquemment observées chez les patients avec un trouble psychiatrique [113]. Enfin, d’un point de vue psychologique, les perturbations du sommeil contribuent à l’altération des capacités cognitives et émotionnelles, pouvant exacerber les troubles psychiatriques [36]. Ces arguments mécanistiques suggèrent que la santé du sommeil altérée n’est pas uniquement une conséquence des troubles psychiatriques, mais joue également un rôle clé dans leur étiopathogénie et leur maintien et peut permettre de mieux comprendre la physiopathologie en psychiatrie en intégrant le sommeil en tant que composante importante, comme l’ont d’ailleurs fait les Research Domain Criteria (RDoC) avec la dimension « systèmes d’éveil et de régulation » dans une approche systémique et multi-niveau [114] (→).
(→) Voir m/s n° 8-9, 2015, page 792
Une approche mécanistique sur les six dimensions de la santé du sommeil est prometteuse d’autant que des outils de mesure fiables et valides existent pour chacune de ces dimensions.
Cette approche multidimensionnelle vise à explorer précisément la relation complexe entre la santé du sommeil et les troubles psychiatriques. Elle intègre des mesures objectives et subjectives pour capturer les différentes facettes du sommeil. En établissant des liens avec les biomarqueurs de la cohorte French Minds, cette méthode permettra de mieux comprendre les mécanismes physiologiques sous-jacents. L’objectif final est d’identifier des cibles thérapeutiques personnalisées et pertinentes pour améliorer la santé mentale. Cette approche biomédicale globale offre ainsi de nouvelles perspectives pour le traitement des troubles psychiatriques en tenant compte de l’importance cruciale du sommeil. La place des déterminants sociaux de la santé du sommeil et de la santé mentale devra être intégrée dans des travaux futurs.
Remerciements
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre de France 2030 portant les références ANR-22-EXPR-0013 et ANR-22-EXPR-0002 (France 2030).
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.
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Liste des tableaux
La mesure des rythmes de veille-sommeil explorés selon le questionnaire de Munich (MCTQ)
Liste des figures
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Figure 1 Définition du champ de la présente revue centrée sur le lien entre les troubles psychiatriques et la santé du sommeil. Le lien entre la santé du sommeil et les autres dimensions de la santé mentale (en particulier dans la dimension de la souffrance psychique non liée à un trouble psychiatrique tel que défini par l’OMS et repris par la feuille de route santé mentale) n’est pas abordé dans cette revue. OMS : Organisation mondiale de la santé ; SNS : stratégie nationale de santé ; DSM : diagnostic and statistical manual of mental disorders ; ICSD : international classification of sleep disorders. |
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Figure 2 Le sommeil dans les quatre troubles psychiatriques sélectionnés dans cette revue, au regard de la cohorte French Minds du programme de recherche en psychiatrie de précision PROPSY, France 2030. En bleu : perturbations du sommeil ; en gris : troubles du sommeil ; en orange : troubles psychiatriques. SAOS : syndrome d’apnées obstructives du sommeil ; SJSR : syndrome des jambes sans repos. |
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Figure 3 Les outils de mesure des six dimensions de la santé du sommeil reliées aux mécanismes et évolutions des troubles psychiatriques. MCTQ : questionnaire de chronotype de Munich ; PSQI : questionnaire de qualité du sommeil de Pittsburgh ; TTS : temps total de sommeil ; SRI : sleep regularity index ; CPD : composite phase deviation ; IS : Interdaily Stability ; StDev : standard deviation of midsleep point ; SJ : social jetlag ; SRQ : sleep regularity questionnaire ; SCRAM : sleep, circadian rhythms, and mood questionnaire ; TIB : time-in-bed ; ISI : insomnia severity index ; SCI : sleep condition indicator ; ESS : epworth sleepiness scale ; HSI : hypersomnia severity index ; PSG : polysomnography ; TILE : tests itératifs de latence d’endormissement ; TME : test de maintien de l’éveil ; Osler : Oxford sleep resistancy test ; PVT : psychomotor vigilance task ; SART : sustained attention response test. |
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