…biologiste, généticien, organisateur, écrivain, éthicien, moraliste, citoyen engagé, débatteur passionné, laïc par engagement, malade lucide et combatif, nous a quitté le 6 juillet 2021.

Les éléments de sa biographie sont partout disponibles. Je voudrais en retenir quatre.

Comme directeur de l’Institut Cochin, il a profondément et durablement marqué cet ensemble de sciences de la santé, en faisant de celui-ci un pôle d’attraction multidisciplinaire. La haute idée qu’Axel se faisait de la science et de ceux qui la servent n’a pas permis de jeter tous les ponts qu’il aurait souhaité pour traverser la rue Saint-Jacques entre l’Institut et l’hôpital. Beau défi pour ses successeurs !

La revue médecine/sciences aura été l’une des grandes affaires de sa vie professionnelle. Il en a été onze ans rédacteur en chef ; puit de savoir, curieux insatiable et écrivain intarissable, il a été l’âme de cette aventure franco-québécoise avec une volonté admirable. La suite lui a donné raison et ce vecteur de vulgarisation de haut vol reste une balise dans la littérature médicale en langue française.

L’aventure de l’Université Paris Descartes, ensuite, l’a totalement absorbé pendant les quatre années de sa présidence. Il y a vu un ensemble à sa mesure : puissant, allant de la santé aux sciences humaines, prêt à relever des défis de visibilité et de brio.

Enfin, que dire de plus de ses derniers mois au sein de la Ligue et de son engagement dans la lutte contre cette maladie dont il était lui-même atteint : les plaidoyers d’Axel pour la vaccination anti-COVID, seule façon d’éviter l’asphyxie des services hospitaliers et de ne PAS déprogrammer les patients atteints de cancer pour leur conserver toutes les chances d’être soignés et guéris, ces plaidoyers touchaient juste et resteront dans les mémoires.

Les invariants de la personnalité d’Axel, à travers ses fonctions, ont marqué ceux qui l’ont côtoyé : son verbe haut, son rire tonitruant, son emphase parfois, lui ont servi de cape d’invisibilité. L’Axel à la grande pudeur y était profondément caché.

Sa famille, ses proches, ses amis sont tristes aujourd’hui.

Gérard

Dans son bureau de la présidence de l’université Paris Descartes, Axel Kahn et le robot Nao ; Axel, des défis permanents à relever.

Gérard Friedlander et Axel Kahn : visite de la médiathèque de l’Institut de physique du Globe de Paris, octobre 2014.

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