Les oligosaccharides du lait maternel : des rôles majeurs pour le développement de l’enfant et sa santé future

Human milk oligosaccharides play major roles in child development and future health

¹ Univ. Lille, Inserm, CHU Lille, U1286 – INFINITE, F-59000 Lille, France
² Service de gastroentérologie, hépatologie et nutrition, département de pédiatrie, hôpital Jeanne de Flandre, CHU Lille, F-59000 Lille, France

^* jean.lesage@univ-lille.fr

Résumé

En raison de sa capacité à fournir des apports nutritionnels optimaux ainsi que de nombreux facteurs bioactifs, tels que des oligosaccharides, le lait maternel est considéré comme le régime alimentaire optimal pour les nouveau-nés. Les oligosaccharides du lait humain (HMO) constituent le troisième composant du lait maternel. Plus de 150 HMO ont été caractérisés, leur concentration variant de 5 à 20 g/L. Certaines préparations infantiles enrichies en HMO sont désormais disponibles, même si leurs effets sur la santé restent à démontrer. La poursuite des recherches pourrait permettre d’envisager leur utilisation chez les enfants prématurés ou présentant des maladies inflammatoires digestives. Des données expérimentales suggèrent en effet que les HMO pourraient prévenir certaines maladies chroniques à composantes immuno-métaboliques ou neurodéveloppementales. Dans cette revue, nous présentons une synthèse des dernières données montrant les effets biologiques de ces oligosaccharides.

Abstract

Human milk oligosaccharides (HMO) represent the third largest component of human breast milk (BM). The BM level is comprised between 5 to 20 g per liter and they have a great structural complexity with more than 150 HMO characterized to date. In this review, we present a summary of the main experimental and clinical data that have demonstrated their multiple biological roles in infants such as for gut development, microbiota, immune protection and neurodevelopment. Some HMO-enriched infant formulas are available yet, even if their benefits on the infant health remain to be confirmed. Further researches could allow therapeutic use in preterm newborns or in infants with intestinal diseases. Experimental data suggest that they could also be used in the prevention of some chronic diseases with immunometabolic or neurodevelopmental components.