Prokinéticines

De nouveaux peptides régulateurs de la reproduction humaine

Prokineticins: new regulatory peptides in human reproduction

¹ Centre hospitalier universitaire de Grenoble, hôpital couple-enfant, centre d’aide médicale à la procréation, CS 10217, 38043 Grenoble Cedex 9, France
² Inserm U1036, biologie du cancer et de l’infection, iRTSV, CEA Grenoble, 17, rue des Martyrs, 38054 Grenoble Cedex 9, France
³ Commissariat à l’énergie atomique, institut de recherche en technologie et sciences pour le vivant, 38054 Grenoble Cedex 9, France
⁴ Université Grenoble-Alpes, 38041 Grenoble, France

^* jjfeige@cea.fr
^** sbrouillet@chu-grenoble.fr

Résumé

Un faisceau d’observations expérimentales recueillies au cours de la dernière décennie placent les prokinéticines (PROK1 et PROK2) et leurs récepteurs (PROKR1 et PROKR2) au cœur de la fonction reproductive masculine et féminine. Le système PROK/PROKR a été décrit comme un nouvel acteur de la physiologie ovarienne, utérine, placentaire et testiculaire. Il subit des dérèglements importants dans plusieurs maladies de la reproduction, comme le syndrome des ovaires polykystiques, les fausses couches répétées, la pré-éclampsie et la grossesse extra-utérine. L’ensemble des résultats suggèrent un rôle direct des prokinéticines dans la spermatogenèse, la compétence ovocytaire, l’implantation embryonnaire, la grossesse et l’accouchement, et soulignent la pertinence de l’utilisation de ces cytokines et de leurs récepteurs comme biomarqueurs de certaines maladies de la reproduction.

Abstract

During the last decade, there has been growing evidence for the involvement of prokineticins and their receptors (PROK/PROKR) in human reproduction, with multiple roles in the female and male reproductive systems. The PROK/PROKR signalling complex has been reported as a new actor in ovary, uterus, placenta, and testis physiology, with marked dysfunction in various pathological conditions such as polycystic ovary syndrome, recurrent pregnancy loss, preeclampsia, and ectopic pregnancy. Altogether, the results strongly suggest the involvement of prokineticins in spermatogenesis, oocyte competence, embryo implantation, pregnancy, and delivery, and argue for the clinical relevance of these cytokines and their receptors as diagnostic markers for several reproductive diseases.