Les médecins généralistes face aux réformes

Les réactions du panel de médecins libéraux de la région PACA

The general practitioners in front of reforms: the reactions of the sample group of liberal physicians of the region PACA

¹ ORS (Observatoire régional de la santé) PACA, Inserm UMR 379, 23, rue Stanislas Torrents, 13006 Marseille, France
² BORS PACA, Inserm UMR 379, 23, rue Stanislas Torrents, 13006 Marseille, France. GREQAM-CNRS, 2, rue de la Charité, 13236 Marseille, France
³ BGREQAM-CNRS, 2, rue de la Charité, 13236 Marseille, France
⁴ École Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information (ENSAI), Campus de Ker Lann, rue Blaise Pascal, 35172 Bruz Cedex France

^* ventelou@marseille.inserm.fr

Résumé

L’objectif de l’étude était de connaître la position des médecins généraliste (MG) libéraux concernant les deux lois d’août 2004, loi de réforme de l’assurance maladie et loi de santé publique. L’enquête a été effectuée sur un panel de 528 MG¹. Les données collectées permettent une analyse par la recherche des déterminants de l’adhésion à la réforme « médecin-traitant ». Les résultats montrent que l’adhésion à cette réforme est mitigée (45 % en accord, 48 % en opposition), plus faible encore chez les jeunes médecins, et peu corrélée avec les pratiques. En revanche, 75 % des médecins sont favorables au dossier médical personnel et 76 % estiment qu’ils devraient mieux tenir compte de la dimension de santé publique dans leur pratique. En conclusion, la lourdeur ressentie des tâches administratives et l’effet de fixation de la patientèle auprès des médecins déjà installés apparaissent comme deux obstacles importants à l’adhésion des médecins généralistes à la mesure médecintraitant.

Abstract

This article intends to analyse the opinion of general practioners (GPs) about the two laws of July 2004, relating to the health insurance reform and to public health planning. We used a panel data sample of 528 GPs practising in Provence Alpes Côte d’Azur in order to analyse the determinants of physicans’ adherence to the reform, using multinomial logistic regression models. The results show that GPs do not seem to be fully convinced by this reform (45% agree with it, whereas 48% don’t) : this mistrustful opinion is more marked for young physicians and appears little correlated with their practices. 75% of the GPs are favourable to the Personal Medical File (Dossier Médical Personnel in french) and 76% estimate that they should draw a better attention to the public health dimension of their practice. Two barriers concerning GPs’ adherence to the « preferred doctor » reform (réforme du « médecin traitant ») seem relevant: the burden of administrative tasks and the disadvantage of young physicians who have not already fixed their own clientele.