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Med Sci (Paris)
Volume 34, Number 8-9, Août–Septembre 2018
Numérique et santé
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Page(s) | 717 - 722 | |
Section | M/S Revues | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/20183408019 | |
Published online | 19 September 2018 |
Le médicament connecté, entre bienveillance et surveillance
Analyse des enjeux éthiques
The digital pill, between beneficence and vigilance: ethical stakes
1
Espace régional d’éthique, CHU de Caen, Normandie Université, 14000 Caen, France
2
Normandie univ, UNICAEN, Inserm U1086, ANTICIPE, 14000 Caen, France
3
Univ. Bordeaux, Inserm U1219, EPICENE, Cancer et expositions environnementales, 33000 Bordeaux, France
Depuis novembre 2017, le médicament connecté, qui permet de savoir si un patient a ingéré son traitement, devient une réalité. Il peut présenter un avantage pour le patient, en l’aidant à mieux suivre son traitement. Cependant, même si le recours à ce dispositif ne peut se faire sans le consentement du patient, la question du respect de la vie privée est soulevée. Le bon usage des médicaments est un enjeu de santé publique et un enjeu économique, mais la tentation pourrait être de mettre en place des démarches de contrôle des citoyens, en particulier quant à l’impact des traitements sur les dépenses de santé. En outre, une conception trop normative des algorithmes de surveillance pourrait altérer la relation de soin, notamment médecin/malade, en négligeant, voire niant les conditions d’adaptation qu’un patient peut légitimement revendiquer dans la prise de son traitement. Ainsi, autant le médicament connecté peut être un outil d’aide, autant il est nécessaire d’en évaluer la juste place, en termes de respect de la personne et de ses espaces de libertés.
Abstract
Since November 2017, the digital pill, which makes it possible to know whether a patient has achieved compliance or not with the treatment has become a reality. This drug can benefit the patients by helping them to better follow their treatment and avoid misuse. However, even though the use of this device requests patient consent, major questions arise regarding the respect for privacy and freedom of action. Evidently, the correct use of drugs is both a public health and economic issue, but through this digital tool, the temptation could be to implement measures to control citizens, in particular regarding the use of treatments that affect health expenditure. A too prescriptive conception of monitoring algorithms could alter the care relationship, denying the part of adaptation that a patient can legitimately claim in taking his treatment. The digital pill could be a helpful tool but it is necessary to evaluate its fair place in terms of respect for the person and adequacy with its liberties.
© 2018 médecine/sciences – Inserm
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