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Med Sci (Paris)
Volume 34, Number 4, Avril 2018
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Page(s) | 354 - 361 | |
Section | Repères | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/20183404017 | |
Published online | 16 April 2018 |
Faits et Chiffres
Pourquoi les nouveaux médicaments sont-ils si chers ?
Why are new drugs so expensive?
Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3), Inserm U 988, CNRS UMR 8211, École des hautes études en sciences sociales, université Paris Descartes, 7, rue Guy Môquet, 94801 Villejuif Cedex, France
Mettant fin à une crise de l’innovation dont la réalité fait l’objet de débats, les innovations pharmaceutiques récentes, résultats d’un encastrement de raisons scientifiques, industrielles, financières, politiques et économiques, aboutissent à une diversification des portefeuilles de produits des industriels de la pharmacie au niveau mondial et à un fort intérêt, de leur part, pour des produits dits de niche (thérapies ciblées, maladies rares, etc.). Ces nouvelles molécules sont mises sur le marché à des prix beaucoup plus élevés que par le passé. En l’absence d’informations fiables sur les coûts supportés par les industriels, et sachant que des niveaux de marge très élevés ont été observés, ces prix suscitent des interrogations légitimes. Celles-ci sont également motivées par l’absence de relation entre le prix et le bénéfice thérapeutique de ces nouvelles molécules. En France, face à des niveaux de dépenses susceptibles de fragiliser la soutenabilité financière du système de protection sociale, les autorités publiques ont jusqu’à présent toujours privilégié des interventions sur les prix ou les conditions et volumes de remboursement, conformes aux modes de régulation existants. D’autres modes de régulation (recours à la licence d’office, achat groupé, etc.) pourraient dans le futur être employés dans un souci croissant d’efficience des dépenses publiques. Les difficultés rencontrées pour réguler un secteur industriel profondément transformé, appellent à une réforme des systèmes d’évaluation et de régulation nationaux.
Abstract
Putting an end to an innovation crisis, the reality of which is the subject of debate, recent pharmaceutical innovations, the result of a combination of scientific, industrial, financial, political and economic reasons, lead to a diversification of products and to a strong interest of pharmaceutical companies for the so-called “niche” products (targeted therapies, rare diseases, etc.). These new molecules are put on the market at much higher prices than in the past. In the absence of reliable information on the costs borne by manufacturers, and knowing that high levels of margins have been observed, these prices raise legitimate questions. These are also motivated by the lack of relationship between the price and the therapeutic benefit of these new molecules. In France, faced with levels of expenditure likely to weaken the financial sustainability of the social protection system, the public authorities have so far always favored interventions on prices or the conditions and volume of reimbursement, in accordance with the existing regulation. Other regulations (use of the statutory license, group purchase, etc.) could in the future be used in a growing concern for the efficiency of public expenditure. The difficulties encountered in regulating a deeply transformed industrial sector call for a reform of national evaluation and regulation systems.
© 2018 médecine/sciences – Inserm
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