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Med Sci (Paris)
Volume 25, Number 3, Mars 2009
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Page(s) | 301 - 306 | |
Section | Forum | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2009253301 | |
Published online | 15 March 2009 |
Recherche clinique et action humanitaire
Le rôle de Médecins sans Frontières dans la lutte contre le paludisme
Clinical research and humanitarian work: the role of Médecins sans Frontières in the fight against malaria
Ancien responsable de la recherche sur le paludisme à Épicentre. Actuellement : Responsable du Programme de couverture vaccinale, Unité Maladies à Prévention Vaccinale, Département de Maladies Infectieuses, Institut de veille sanitaire, 12, rue du Val d’Osne, 94415 Saint-Maurice, France
Dans les années 1990 et face à l’absence de données, Médecins sans frontières (MSF) a mis en place des études cliniques afin de mesurer l’efficacité des antipaludéens et d’adapter les traitements au sein de ses missions. Entre 1996 et 2004, plus de 12 000 patients furent inclus dans 43 études réalisées dans 18 pays d’Asie et d’Afrique. Ces études ont été conduites dans des zones d’accès difficile et d’insécurité, en général dans des pays d’Afrique subsaharienne. Elles ont permis d’améliorer la qualité des traitements dans les missions de MSF, de contribuer à adapter les protocoles nationaux dans certains pays et d’influencer les changements des recommandations au niveau international. Le nombre important de publications scientifiques issues des missions de MSF montre qu’une recherche clinique de qualité peut être conduite malgré les nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain. Ces études nécessitent une rigueur suffisante pour que les résultats soient valides scientifiquement, mais elles doivent aussi pouvoir bénéficier de la souplesse requise compte tenu des conditions de terrain particulières. Bien que ce travail démontre le rôle potentiel des ONG (organisations non gouvernementales) médicales dans la collecte de données scientifiques, la responsabilité première dans le lancement de telles études devrait revenir aux ministères de la santé, à l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et à d’autres organismes internationaux en charge de la lutte contre les maladies endémiques.
Abstract
In the 1990s and in the absence of data, Médecins sans frontiers (MSF) initiated a series of in vivo clinical studies to measure antimalarial efficacy and optimise treatment strategies within its missions. Between 1996 and 2004, more than 12.000 patients were enrolled in 43 studies in 18 countries of Asia and Africa. These studies were conducted in insecure and difficult-to-access sites, usually conflict-affected countries of sub- Saharan Africa. The data were used by MSF to improve treatments within its missions. In several countries they were considered by health authorities for adapting treatment guidelines at a country level. They had an effect on international policy. The high number of publications in peer-reviewed journals shows that research of high quality can be performed despite the important logistical difficulties encountered in the field. These studies are essential to adapt treatments for MSF programs. They need to be rigorous enough to be scientifically valid but also have to be adapted to specific field conditions. Although this work demonstrates the potential role of medical NGOs (non governmental organisations) such as MSF in collecting scientific data, national malaria programs, WHO and other international disease control partnerships hold the primary responsibility in initiating such studies.
© 2009 médecine/sciences - Inserm / SRMS
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