Figure 4.

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Jules Héricourt et Charles Richet, inventeurs de la sérothérapie, et premiers expérimentateurs de la sérothérapie anticancéreuse. Jules Héricourt (à gauche) (1850-1938), ici en 1914 (La Science et la Vie, n° 11, février 1914) et Charles Richet (au centre) (1850-1935) étaient amis de lycée. Tandis que Jules Héricourt, de condition modeste, devenait médecin militaire, Charles Richet gravissait rapidement les échelons universitaires et devenait professeur de physiologie à la faculté de médecine de Paris, ce qui lui permit d’accueillir son ami dans son laboratoire lorsque ce dernier quitta l’armée. Jules Héricourt, grand adepte des théories microbiennes, poussa Charles Richet dans cette voie, tandis que ce dernier orienta leurs recherches sur des questions physiologiques, s’interrogeant sur le support de l’immunité. Dès 1888, ils publièrent que le sang pouvait transférer un état d’immunité et que l’« hématothérapie » pourrait permettre de soigner les maladies infectieuses [30]. En utilisant du sérum de chien, ils tentèrent d’appliquer cette méthode à la tuberculose [13, 14] puis à la syphilis, sans succès. Toute leur vie, ils regrettèrent de ne pas avoir essayé l’hématothérapie dans la diphtérie. En 1895, formulant l’hypothèse que les tumeurs pouvaient être d’origine microbienne, ils immunisèrent des chiens avec des extraits tumoraux et préparèrent du sérum anticancéreux. Devant l’amélioration clinique constatée (et dont l’origine reste encore de nos jours bien mystérieuse…), ils publièrent rapidement leurs premiers cas [31, 32]. Déjà confortée par les résultats de la sérothérapie antidiphtérique, la presse spécialisée réserva un accueil exceptionnel à la découverte et titra sur la guérison du cancer (La Science illustrée, n° 392, 1895), alors même qu’un seul malade avait été traité et un second venait de l’être. Prudent, et regrettant peut-être déjà cette précipitation, Charles Richet répondait au journaliste : « La cure, dit-il, est très belle ; mais il n’y en a qu’une, et cela ne suffit pas ; observons, étudions et nous nous prononcerons plus tard. » Les études se multiplièrent, à Paris, à Tours, en France et à l’étranger, et le verdict tomba… Partout des effets bénéfiques transitoires étaient observés, mais sans réel impact sur les tumeurs cancéreuses. Jules Héricourt et Charles Richet reprirent leurs études sur la tuberculose et proposèrent de traiter les patients par zomothérapie (jus de viande crue). Puis, tandis que Jules Héricourt quittait le laboratoire pour s’occuper du dispensaire-sanatorium Jouye-Rouvre-Taniès à Paris, Charles Richet poursuivait ses études physiologiques et découvrait l’anaphylaxie en 1902 avec Paul Portier, découverte pour laquelle ils reçurent le prix Nobel en 1913. Droits réservés ; documents issus du fonds Watier du service commun de documentation de l’Université de Tours.
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