Numéro |
Med Sci (Paris)
Volume 38, Numéro 5, Mai 2022
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Page(s) | 464 - 471 | |
Section | Repères | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/2022057 | |
Publié en ligne | 24 mai 2022 |
Sexe, genre et stature
De la biologie à la culture - et retour
Sex, gender and stature: From biology to culture - and back
1
Professeur émérite, université Nice-Côte d’Azur, Nice, France
2
Laboratoire de biologie des tissus ostéo-articulaires, UMR Inserm U1059-SAINBIOSE (santé ingéniérie biologie St-Étienne), Université Jean Monnet, Campus santé innovation, 10 rue de la Marandière, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France
Dans l’espèce humaine, l’origine du dimorphisme sexuel de stature est l’objet de controverses. Sa composante héréditaire pourrait dépendre principalement du déterminisme endocrinien de l’arrêt de croissance à la puberté. C’est l’explication la plus simple, une explication qui apparaît également valable pour la plupart des mammifères. L’ossification des cartilages de conjugaison, qui signe l’arrêt de croissance des os longs, se produit d’abord chez les femelles (les jeunes femmes) puis chez les mâles. Dans les deux sexes, elle reste contrôlée par l’augmentation du taux d’œstrogènes. L’avantage reproductif conféré par les œstrogènes permettrait d’expliquer la relativement petite taille des femmes, en dépit des difficultés obstétriques associées à cette petite taille.
Abstract
The origin of sexual dimorphism of stature (SSD) in the human species is a subject of debate, likely to have a sociocultural impact. Stature is optimally expressed in good environmental conditions, notably good food, with a strong hereditary determinism. The common academic interpretation, already proposed by Darwin, is that SSD results from sexual selection of stronger males, in most species of mammals, including humans. An alternative hypothesis proposes that it might result from alimentary gender coercion in humans. There is practically no SSD until female growth stops, by ossification of cartilage in the growth plates of long bones, largely under the action of estrogens. The mechanism is the same in males, with a delay due to a lesser and/or later concentration of estrogens. This explanation for SSD has the advantage of being valid for most mammalian species, including those like Pan paniscus where females are dominant. The fitness resulting from high estrogen levels would explain the relatively small stature of women, in spite of obstetric difficulties inversely correlated with height. If patriarchy is involved, it would be by the injunction of fertility rather than by alimentary coercion.
© 2022 médecine/sciences – Inserm
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