Numéro |
Med Sci (Paris)
Volume 30, Numéro 6-7, Juin–Juillet 2014
|
|
---|---|---|
Page(s) | 688 - 692 | |
Section | Forum | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/20143006022 | |
Publié en ligne | 11 juillet 2014 |
Le cancer et ses gènes insaisissables
Cancer and the elusive cancer genes
1
Department of anatomy and cellular biology, Tufts University School of Medicine, Boston, États-Unis
2
chaire Blaise Pascal 2013-2014, Centre Cavaillès, ENS, Paris, France
*
carlos.sonnenschein@tufts.edu
**
ana.soto@tufts.edu
Pendant près d’un siècle, la théorie des mutations somatiques (somatic mutation theory) a été la théorie dominante utilisée pour expliquer la cancérogenèse. Selon cette théorie, l’accumulation des mutations dans le génome d’une cellule normale unique est responsable des transformations d’une telle cellule en un néoplasme. Il y est implicitement sous-entendu que l’état par défaut des cellules des métazoaires est la quiescence, et que le cancer est une maladie génétique et moléculaire de la cellule.À partir des leçons que nous avons tirées de nos propres recherches sur le contrôle de la prolifération cellulaire, nous avons adopté en 1999 une perspective organiciste, et proposé une théorie concurrente, celle du champ d’organisation tissulaire (tissue organization field theory). En opposition à la théorie des mutations somatiques, la théorie du champ d’organisation tissulaire défend les notions selon lesquelles (1) le cancer est une maladie des tissus, où les cancérigènes (directement) et les mutations dans la lignée germinale (indirectement) peuvent altérer les interactions normales entre le stroma et l’épithélium adjacent, (2) l’état par défaut de toutes les cellules est la prolifération et la motilité, prémisse compatible avec la théorie de l’évolution. Les arguments théoriques et les résultats expérimentaux sont présentés afin de comparer la manière dont les deux théories proposent des principes organisationnels capables d’expliquer objectivement la cancérogenèse.
Abstract
For almost a century, the somatic mutation theory (SMT) has been the prevalent theory to explain carcinogenesis. The SMT posits that the accumulation of mutations in the genome of a single normal cell is responsible for the transformation of such cell into a neoplasm. Implicitly, this theory claims that the default state of cells in metazoan is quiescence and that cancer is a cell-based, genetic and molecular disease. From lessons learned while performing our own research on control of cell proliferation and while adopting an organicist perspective, in 1999, we proposed a competing theory, the tissue organization field theory (TOFT). In contraposition to the SMT, (1) the TOFT posits that cancer is a tissue-based disease whereby carcinogens (directly) and mutations in the germ-line (indirectly) may alter normal interactions between the stroma and their adjacent epithelium. And (2) the TOFT explicitly acknowledges that the default state of all cells is proliferation and motility, a premise that is relevant to and compatible with evolutionary theory. Theoretical arguments and experimental evidence are presented to compare the merits of the original SMT and its variants and those of the TOFT in organizing principles, construct objectivity, and ultimately explain carcinogenesis.
Texte traduit de l’anglais par A.C. Zielinska a.c.zielinska@gmail.com
Les six articles publiés dans ce numéro de médecine/sciences regroupent des interventions faites dans le cadre d’un colloque intitulé « La recherche sur le cancer : un champ privilégié pour penser les rapports entre hasard, rédutionnisme et holisme », organisé le 7 novembre 2013, ENS-Paris, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, par le groupe de travail HAREDHOL (hasard, réductionnisme, holisme).
© 2014 médecine/sciences – Inserm
Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.
Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.
Le chargement des statistiques peut être long.