Numéro |
Med Sci (Paris)
Volume 17, Numéro 11, Novembre 2001
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Page(s) | 1176 - 1181 | |
Section | Histoire et sciences sociales | |
DOI | https://doi.org/10.1051/medsci/200117111176 | |
Publié en ligne | 15 novembre 2001 |
L’invention de l’insuline, entre physiologie, clinique et industrie pharmaceutique
The development of insulin: between physiology, pharmaceutical industry and the clinics
Cermes, 182 boulevard de la Villette, 75019 Paris, France
L’histoire de la manufacture de l’insuline au début des années 1920 est, sur certains points, d’une étonnante actualité. Après l’antitoxine diphtérique et les extraits thyroïdiens (deux médicaments testés pour la première fois avec succès en 1891), l’insuline pose à son tour le problème difficile de la production en masse d’une molécule biologiquement active. Cette production a reposé sur une collaboration étroite entre partenaires publics et privés, au cours de laquelle les partenaires du secteur privé furent étroitement surveillés par un comité issu d’une institution publique (l’université de Toronto). Elle a mis en œuvre des essais cliniques multicentriques à une échelle relativement large pour l’époque, et une circulation intense et souvent informelle de savoir-faire et d’informations techniques et scientifiques, à travers des réseaux d’abord locaux puis rapidement internationaux. Elle a posé très tôt la question de la brevetabilité d’une substance naturelle considérée comme universelle et inappropriable, ainsi que celui de l’accessibilité, aux médecins comme aux malades, d’un médicament efficace et précieux, réservé dans les débuts à quelques heureux élus. Enfin sa standardisation a posé des problèmes difficiles, qui vont de la mise au point d’un dosage biologique ardu aux enjeux économiques et politiques soulevés par la production d’un standard international.
Abstract
The discovery of insulin in 1921-1922 in Toronto remains one of the most remarkable events in the history of medicine. The construction of the new substance as a medication was a difficult undertaking, which triggered complex and heterogeneous processes of clinical application and production of physiological and clinical knowledge. Industrialists had to collaborate closely with clinicians and physiologists, and there was no clear-cut separation between «applied» and «basic» research. Administrative, legal and commercial procedures also played an important part in the story. Difficulties of all kinds appeared during the early manufacture of insulin, linked to the fact that the researchers had to do everything at the same time : invent and build laboratories and animal facilities, define a unit of insulin, study its physiological effects, construct a method of clinical use, organize financial management for the whole and patent problems. As with all medicinal substances with an unknown biochemical structure, the making of the new medication involved the construction of a unit of measurement, as well as the standardisation of industrial preparations. This was especially important for insulin, as dosage variations could have disastrous effects on the patient. In addition the standardisation of insulin was a significant step in the development of biological standardisation of drugs, which makes its story especially interesting.
© 2001 médecine/sciences - Inserm / SRMS
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